
Cheb Mami et la société d'édition EMI ont été condamnés le 10 juillet par un tribunal français à verser 200 000 euros à un auteur algérien pour avoir plagié ses textes. Les paroles de quatre chansons du chanteur de raï ont posé problème.
Le tribunal de grande instance de Paris a condamné le chanteur de raï Cheb Mami et la société d'édition EMI à verser 200 000 euros à un auteur algérien pour avoir plagié ses textes, a indiqué une source judiciaire, lundi 13 juillet.
Cheb Mami a été reconnu coupable, notamment, d'avoir reproduit, au moins en partie, les paroles de plusieurs chansons écrites par Rabah Zerradine, alias Cheb Rabah, et "porté atteinte aux droits patrimoniaux" de ce dernier, a écrit le tribunal dans son jugement rendu le 10 juillet.
La justice a estimé que Rabah Zerradine devait être considéré comme étant "le seul auteur" des quatre morceaux : "Le raï c'est chic", "Madanite", "Ma vie deux fois", "Gualbi Gualbi" et le coauteur des paroles de "Désert rose", qui pour certaines avaient rencontré un succès mondial au début des années 2000.
Un auteur déjà plagié par Cheb Khaled
Une analyse comparative des textes traduits de l'arabe au français a ainsi conclu à une "grande similarité", un expert ayant relevé par exemple que "quatre des cinq" couplets de "Madanite" chanté par Cheb Mami sont repris du texte "Omri" de Cheb Rabah, de même pour "Anti dorki anti doua" rebaptisée "Ma vie deux fois" par Cheb Mami.
"Il ne saurait être contesté que M. Zerradine a perdu une chance de gagner une notoriété importante du fait du succès des chansons qu'il avait en réalité écrites", a écrit le tribunal qui a condamné Cheb Mami et la société EMI à lui payer solidairement 100 000 euros au titre du préjudice moral. Ce à quoi s’ajoute une somme de 100 000 euros à lui verser en réparation des atteintes à son droit moral d'auteur.
Cheb Mami n'est pas le seul chanteur de raï à avoir pillé le répertoire de Cheb Rabah. En avril, c'est le roi de la discipline, Cheb Khaled, qui avait été jugé par le tribunal de grande instance de Paris pour plagiat du même auteur algérien. La justice française l'avait alors condamné à restituer les droits d'auteur perçus pour la composition musicale du célèbre tube "Didi".
Avec AFP