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Srebrenica : la Serbie dénonce la "tentative d’assassinat" de son Premier ministre

La présidence de Bosnie a fermement condamné samedi les jets de pierres qui ont forcé le Premier ministre serbe Aleksandar Vucic à quitter les commémorations du massacre de Srebrenica. Un acte qualifié de "tentative d'assassinat" par la Serbie.

La Bosnie a fermement condamné samedi 11 juillet les violences à l'encontre du Premier ministre serbe lors de la cérémonie du 20e anniversaire du massacre de Srebrenica. Aleksandar Vucic a été visé par des jets de pierre, un incident que la Serbie a qualifié de "tentative d'assassinat".

Dans un communiqué, la présidence collégiale à Sarajevo "condamne dans les termes les plus vifs l'attaque d'aujourd'hui et exprime ses profonds regrets", promettant une enquête pour identifier rapidement les auteurs de ces actes.

Le ministère serbe des Affaires étrangères avait auparavant exigé de la Bosnie la condamnation publique de ce que Belgrade a qualifié de "tentative d'assassinat" du Premier ministre serbe Aleksandar Vucic.

De retour à Belgrade, l’homme d’État serbe a ainsi expliqué que si une pierre l'avait effectivement touché, c'était à la lèvre inférieure, ajoutant que "ce n'était rien" et qu'il continuerait malgré tout à œuvrer à la réconciliation entre Serbes et musulmans de Bosnie.

"Une attaque (...) contre toute la Serbie"

"J'exprime des regrets pour ce qui s'est passé aujourd'hui et je regrette que certains n'aient pas reconnu notre intention d'établir une amitié sincère entre Serbes et musulmans. Ma main reste tendue et je poursuivrai ma politique de réconciliation", a-t-il en effet déclaré.

Auparavant, le chef de la diplomatie serbe Ivica Dacic avait dénoncé "une attaque non seulement contre Vucic, mais contre toute la Serbie et sa politique de paix et de coopération régionale". Quant au président de l'entité serbe de Bosnie, Milorad Dodik, il a parlé d'"attaque contre le peuple serbe et la volonté d'entamer la réconciliation".

Federica Mogherini, qui dirige la diplomatie de l'UE, a, pour sa part, dit attendre de Sarajevo "une pleine enquête sur cet incident", après avoir salué "la décision historique" du Premier ministre serbe de se rendre à Srebrenica.

>> À voir sur France 24 : "Srebrenica : le Premier ministre serbe chassé à coups de pierres de la commémoration"

"C'est l'œuvre de cerveaux malades"

"Ceux qui ont provoqué l'incident d'aujourd'hui n'ont pas seulement attaqué Vucic, mais ils ont profané les funérailles religieuses (des victimes) et embarrassé les musulmans bosniens", a quant à lui réagi le parti SDA, la principale formation politique de la communauté musulmane de Bosnie, selon l'agence de presse FENA.

"C'est l'œuvre de cerveaux malades qui ont abusé de cet événement digne. Vucic a pris dans ses bras aujourd'hui Munira Subasic, la présidente de l'association des Mères de Srebrenica (...), il a donc essayé de compatir à notre tristesse et à notre douleur", a de son côté réagi le maire de Srebrenica, Camil Durakovic.

"C'est nous qui allons être considérés comme des sauvages"

"Malheureusement, c'est sur nous qu'en retombera la responsabilité. Je suis terriblement déçue et je me sens blessée comme si l'incident m'était arrivé à moi-même. Non pas pour Vucic, mais pour notre dignité que nous avons sauvegardée 20 ans durant", a d'ailleurs relevé Munira Subasic, dont l'association regroupe les femmes qui ont perdu époux, fils, frères et pères dans la tuerie perpétrée en 1995 par les forces serbes bosniennes.

Aleksandar Vucic "est venu nous demander pardon, montrer qu'il a un cœur, et maintenant c'est nous qui allons être considérés comme des sauvages", a aussi déploré une femme dans la foule, refusant de révéler son identité.

Avec AFP