
Selon un porte-parole des Nations unies, une trêve humanitaire "inconditionnelle" d'une semaine devrait débuter vendredi au Yémen, et ce, "jusqu'à la fin du ramadan" prévue le 17 juillet.
Les Nations Unies ont annoncé jeudi 9 juillet une "pause humanitaire inconditionnelle" au Yémen, en proie à un conflit entre forces fidèles au gouvernement en exil et insurgés, à partir de vendredi 23 h 59 locales (20 h59 GMT) et ce "jusqu'à la fin du Ramadan" prévue le 17 juillet.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui "demande à toutes les parties au conflit de contribuer à éviter une catastrophe humanitaire", a reçu "des assurances" de la part des rebelles houthis et de leurs alliés "selon lesquelles la pause sera pleinement respectée et il n'y aura pas de violations de la part des combattants qu'ils contrôlent", a affirmé le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric.
De son côté, le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi "a transmis son accord pour cette pause à la coalition" militaire arabe conduite par l'Arabie saoudite qui combat les Houthis "afin de s'assurer de son soutien et de sa collaboration", a-t-il ajouté.
"Nous nous attendons à ce que tous ceux qui sont impliqués dans ce conflit respectent cette pause humanitaire, a souligné Stéphane Dujarric. Nous avons reçu de la part de toutes les parties les déclarations dont nous avions besoin pour nous permettre d'annoncer le début de cette pause."
En réponse aux questions, il n'a cependant pas confirmé explicitement que l'Arabie saoudite, qui dirige les opérations militaires arabes, avait accepté cette trêve et allait cesser ses raids aériens. "Il est impératif et urgent que l'aide humanitaire atteigne toutes les personnes vulnérables au Yémen sans entraves et au moyen d'une pause humanitaire", a-t-il ajouté.
Il a réclamé un accès humanitaire "total et sans entraves à tout le pays, y compris par les aéroports et les ports", alors que les ports yéménites sont soumis à un blocus naval saoudien.
La situation humanitaire a atteint un point critique selon l'ONU
Le secrétaire général de l'ONU, a ajouté le porte-parole, encourage aussi son envoyé spécial Ismail Ould Cheikh Ahmed à poursuivre ses consultations pour parvenir à un "cessez-le-feu durable" et mettre en place "un mécanisme permettant le retrait des forces, la libération des prisonniers politiques et la reprise d'un dialogue politique". "Ces arrangements devront faire l'objet d'autres accords et demanderont de nouvelles consultations", a-t-il cependant précisé.
Le gouvernement yéménite et la coalition qui le soutient insistent sur un retrait préalable des Houthis des territoires qu'ils ont conquis, conformément à une résolution de l'ONU.
Une "trêve humanitaire" de cinq jours avait déjà été conclue en mai pour permettre l'acheminement de l'aide à la population civile mais combats et bombardements ont repris de plus belle par la suite. La coalition arabe mène depuis le 26 mars des raids aériens intensifs contre les positions des rebelles chiites qui ont pris le contrôle d'une large portion du Yémen, dont la capitale Sanaa.
La situation humanitaire a atteint un point critique selon l'ONU, qui réclamait depuis plusieurs semaines une telle trêve pour acheminer les secours à la population. L'ONU avait décrété la semaine dernière son niveau d'urgence humanitaire le plus élevé pour le Yémen, où les combats ont fait plus de 3 000 morts depuis fin mars.
Plus d'un million de personnes ont aussi été déplacées à travers le pays et environ 46 000 ont fui à l'étranger, selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR). Les Nations unies estiment que 21 millions de personnes ont désormais besoin d'aide ou de protection au Yémen, soit 80 % de la population.
Avec AFP