Les Nations unies ont critiqué, jeudi, l’organisation des élections législatives et communales du 29 juin au Burundi, soulignant que le climat de peur et d'intimidation généralisée mettait en doute la validité du résultat du scrutin.
"Climat de peur", "intimidation généralisée"… L’ONU n’a pas mâché ses mots pour dénoncer, jeudi 2 juillet, la manière dont les autorités burundaises ont organisé les élections législatives et communales au début de la semaine.
Dans un document accablant de neuf pages, la Mission d'observation électorale de l'ONU, déployée depuis janvier dans le pays, détaille violences, intimidations, violations des droits de l'homme et restrictions à la liberté d'expression tout au long de la campagne électorale et jusqu'au jour du scrutin.
Les observateurs de l’ONU insistent sur le fait que ces élections se sont déroulées "dans un environnement qui n'était pas propice à la tenue d'un scrutin libre, crédible et fédérateur".
La capitale burundaise se remettait à peine, jeudi matin, d'une nouvelle journée de violences au cours de laquelle six personnes au moins ont été tuées par balles dans le quartier de Cibitoke, fief de la contestation contre le président burundais Pierre Nkurunziza.
Exécutions sommaires
La police affirme avoir affronté un "groupe armé" mais des témoins l'ont accusée d'exécutions sommaires lors d'une opération de ratissage du quartier.
Selon le rapport de la Mission d'observation, seuls le parti au pouvoir et ses alliés ont été en mesure de mener campagne dans l'ensemble du pays, les partis d'opposition étant "beaucoup moins visibles".
En raison des entraves à la liberté de la presse, "la couverture de la campagne a été essentiellement centrée sur les activités du parti au pouvoir".
Les résultats des élections législatives et communales étaient toujours attendus jeudi.
Malgré la décision de l'opposition de boycotter et les appels internationaux à repousser le scrutin, le président burundais, dont la troisième candidature est contestée, a également maintenu la date de la présidentielle, prévue le 15 juillet.
Selon un diplomate présent aux consultations du Conseil, le médiateur de l'ONU, Abdoulaye Bathily, a estimé que le gouvernement burundais "ne souhaite pas participer au dialogue avant les élections et reste déterminé à mettre en œuvre un calendrier électoral unilatéral".
Avec AFP