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L'Europe de l'Ouest frappée par une canicule précoce

Alors que l'Europe de l'Ouest fait face à une vague de chaleur qui devrait durer plusieurs jours, les pouvoirs publics multiplient les recommandations. En 2003, la canicule avait causé la mort de 70 000 personnes sur le continent.

Du Portugal au Royaume-Uni en passant par l'Espagne, la France, la Belgique, les Pays-Bas, ainsi que le nord de l'Italie, le thermomètre en Europe de l’Ouest ne devrait pas descendre sous les 30°C pendant plusieurs jours, avec des pics autour de 40°C.

Ayant tiré les enseignements de la canicule meurtrière de 2003, les pouvoirs publics des pays concernés par cette vague de chaleur précoce ont multiplié les conseils sanitaires à la population. Personnes âgées, jeunes enfants et personnes vulnérables sont invités à éviter de sortir ou à se rendre dans des locaux climatisés.

Avec un maximum de 41°C attendu à Tolède, l'Espagne continuait d'étouffer mardi 30 juin et une grande partie du pays était en état d'alerte face aux risques d'incendies. Les journaux ont publié des conseils pour la nuit comme "dîner léger, éteindre tous les appareils électriques et dormir seul (si cela ne pose pas de problème de couple)".

En France, où 40 départements ont été placés en alerte orange, le thermomètre devrait grimper mercredi jusqu'à 40°C dans une bonne partie du pays, du Sud-Ouest au Centre-Est et à l'Île de France. Un épisode de pollution à l'ozone est attendu en région parisienne, où il a été recommandé aux automobilistes de différer leurs déplacements ou de réduire leur vitesse.

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a présidé, mardi, une réunion des services de coordination des urgences sanitaires, et a appelé les entreprises à réorganiser leur temps de travail lorsqu'elles le peuvent "parce que c'est très dur de travailler à l'extérieur".

En Belgique, les températures pourraient culminer à 36°C samedi. En Wallonie, dans le sud, les fonctionnaires effectuant des tâches pénibles, comme l'entretien des routes, ont vu leurs horaires de travail réduits d'une heure jusqu'à la fin de la vague de chaleur.

Distribution de glaçons et vêtements clairs

Au Royaume-Uni, où il faisait 35°C mardi, British Rail a prévu de ralentir la vitesse de certains trains en raison de la déformation des rails due à la chaleur. Les services de santé ont dispensé leurs conseils de prudence : boire beaucoup d'eau, porter des vêtements clairs et un chapeau, ne pas laisser enfants et animaux seuls dans une voiture...

La fédération syndicale TUC a demandé aux employeurs de permettre aux salariés de porter des vêtements légers : "Ceux qui ne sont pas en contact avec le public devraient pouvoir se passer de collants, de cravates et de costumes", a estimé sa secrétaire générale, Frances O'Grady.

Branle-bas de combat également aux Pays-Bas où un "plan national contre la chaleur", avec notamment distribution d'eau et de glaçons toutes les demi-heures dans les maisons de retraite, a été mis en place mardi. Il est déclenché dès qu'une température supérieur à 27°C est attendue pendant au moins quatre jours consécutifs.

L'alerte canicule a également été déclenchée mardi à Genève, en Suisse, où le thermomètre dépassait les 32°C à la mi-journée et devrait monter jusqu'à 39°C d'ici à samedi, selon les autorités cantonales.

En Italie, la chaleur devrait toucher essentiellement le nord du pays, la Sardaigne (avec des pointes à plus de 40°C) et la côte ouest de la Botte. Paradoxalement, il devrait faire plus frais en Sicile.

Au nord du continent, la Suède, le Danemark, la Norvège et la Finlande, où les températures sont habituellement de 15 à 20°C en cette saison, ne seront pas totalement épargnés, avec 25 à 30°C attendus dans les jours à venir.

En revanche, la vague de chaleur devrait s'atténuer quelque peu au Portugal, le premier pays où le mercure a dépassé à 40°C, dans le centre du pays. Le thermomètre devrait perdre cinq à dix degrés entre mardi et mercredi, selon l'institut météorologique.

Avec AFP