L'homme responsable des lourdes peines infligées aux membres des Frères musulmans en Égypte, le procureur général Hicham Barakat, a été tué lundi dans un attentat à la voiture piégée au Caire.
Le procureur général d'Égypte, Hicham Barakat, a succombé à ses blessures, lundi 29 juin, après l’attentat contre son convoi, dans la matinée, alors qu'il quittait son domicile dans le quartier d'Héliopolis, au Caire, pour se rendre à son bureau, a-t-on appris de sources proches des services de sécurité égyptiens.
Hicham Barakat est le plus haut représentant de l'État tué en représailles à la violente répression qui s'est abattue sur les islamistes depuis la destitution par l'armée du président Mohamed Morsi, en juillet 2013.
Nommé après cette destitution et considéré comme un opposant acharné des islamistes, le procureur Barakat avait déféré devant la justice des milliers d'islamistes dont des centaines ont été condamnés à mort
Le chef de la brigade des artificiers, le général Mohamed Gamal, a indiqué qu'il s'agissait soit d'un attentat à la voiture piégée soit d'une bombe fixée sous un véhicule. Selon le porte-parole du ministère de la Santé, Hossam Abdel Gaffar, huit personnes ont été blessées dans l'attentat, dont deux civils et cinq policiers chargés de la sécurité du procureur.
Appel de l’EI à s'attaquer au corps judiciaire
Ce dernier est décédé en raison d'une défaillance d'organes liée à la gravité de ses blessures, a déclaré à l'AFP un médecin l'ayant soigné.
Dans une première réaction à l'attaque qui n'a pas été revendiquée, la présidence de la République a assuré, dans un communiqué, que "les auteurs seraient sévèrement punis".
En mai, la branche égyptienne de l'organisation de l'État islamique (EI) avait appelé ses partisans à s'attaquer aux magistrats. Quelques jours auparavant, trois juges avaient été abattus dans la ville d'Al Arich, dans le nord du Sinaï.
Les islamistes armés veulent se venger des peines très lourdes infligées ces derniers mois aux membres de la confrérie des Frères musulmans.
Le 16 juin, la justice égyptienne a confirmé la condamnation à mort de l'ancien président Mohamed Morsi pour son implication dans une évasion collective durant le soulèvement de 2011 contre Hosni Moubarak.
Avec AFP et Reuters