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Taxis : une partie des chauffeurs a poursuivi le mouvement de grève

Au lendemain d'une journée de grève nationale marquée par des débordements, seule une partie des taxis ont décidé de poursuivre le mouvement vendredi. Le président Hollande avait demandé la veille la dissolution d'UberPop.

Après une journée de grève nationale contre UberPop, la majorité des taxis a repris le travail, vendredi 26 juin. Forte du soutien du gouvernement et de François Hollande qui ont réaffirmé leur volonté de faire fermer l'application mobile, l'Union nationale des industries du taxi (Unit) avait appelé à reprendre le travail de même que le président de la Chambre syndicale des artisans du taxi, Christian Delomel. 

Mais certains irréductibles ont reconduit le mouvement, dénonçant la "concurrence sauvage" de l'application mobile UberPop. Une centaine de taxis étaient mobilisés vendredi dès les premières heures du jour à la porte Maillot, dans l’ouest de Paris, dont la place était encerclée par des cars de CRS. Le mouvement a été également reconduit à Marseille, Lyon et Toulouse.

La veille, des taxis se sont mobilisés dans toute la France. Opérations escargot, blocages des gares et des aéroports, voitures de transport avec chauffeur (VTC) prises pour cible : près de 3 000 taxis en colère ont manifesté, créant d'importantes perturbations et quelques accrochages. Le bilan des incidents : 10 interpellations, 7 policiers blessés et 70 véhicules dégradés.

Une violence condamnée par François Hollande. "Il y a des violences qui sont inacceptables dans une démocratie, inacceptables dans un pays comme la France", a déclaré le président français devant la presse, lors d'un sommet européen à Bruxelles. Pour lui, "rien ne peut excuser la violence, parce que la violence est non seulement insupportable pour les personnes qui en sont victimes, mais insupportable aussi pour l'image de notre pays".

"UberPop doit être dissous et déclaré illégal"

Pour autant, le chef de l'État a entendu la colère des chauffeurs de taxi français et demandé la dissolution de l'application UberPop, déjà illégale depuis le 1er janvier dernier. "UberPop doit être dissous et déclaré illégal et la saisie des véhicules devra être prononcée et effectuée", a-t-il déclaré même si, selon lui, "ce n'est pas l'État qui peut saisir des véhicules lui-même", la saisie devant "être autorisée par des décisions de justice".

François Hollande a souligné que UberPop "ne respecte aucune règle" sociale ou fiscale et se livre à une "concurrence déloyale", une situation "inacceptable" et "intolérable". "Une loi (sur les véhicules de transport avec chauffeur) a été votée par le Parlement, elle doit s'appliquer", a-t-il encore souligné.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a également estimé, vendredi sur RTL, qu'"aucune violence ne peut être acceptée. Ce qui s'est passé hier n'est pas acceptable. Nous sommes dans un État de droit et nul ne peut accepter la violence. Et nul ne peut être en infraction avec toutes les règles et poursuivre une activité sans se faire attraper par la République et la justice".

Dénonçant "une attitude cynique et arrogante", le ministre a prévenu les dirigeants d'Uber que "le phénomène de poursuites de ceux qui sont à l'origine de ces infractions" va être "amplifié". Il avait déjà réaffirmé jeudi sa volonté de faire fermer UberPop, après avoir reçu les syndicats de taxis. Comme François Hollande, Bernard Cazeneuve avait souligné qu'une fermeture de l'application ne pouvait résulter que d'une décision de justice.

UberPop revendique 400 000 utilisateurs en France. Mais ses chauffeurs ne payent ni cotisations ni impôts, n'ont pas suivi les 250 heures de formation nécessaires et ne sont pas assurés professionnellement. Les conducteurs non enregistrés encourent jusqu'à un an de prison, 15 000 euros d'amende, la suspension du permis et la confiscation du véhicule.

Avec AFP