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Presse française, jeudi 24 juin 2015. Au menu de cette revue de presse, les réactions des journaux français à la suite des révélations de WikiLeaks sur l’espionnage des trois derniers présidents par la NSA.

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À la une de la presse française, jeudi matin, le "coup de froid" entre Paris et Washington, après les révélations sur les écoutes dont François Hollande, Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac ont été les cibles, de la part des États-Unis.

Réunion d’un conseil de défense à l’Élysée, convocation de l’ambassadrice américaine par le Quai d’Orsay, coup de fil de François Hollande à Barack Obama. La France demande à Washington de "réparer les dégâts", et d’adopter un "code de bonne conduite" : les révélations de Wikilieaks, publiées hier par "Libération" et Médiapart, suscitent un "tollé", d’après "le Figaro". "Ce n’est peut-être pas une surprise, mais cela n’en reste pas moins vexant et désagréable", juge le journal, qui regrette qu’on en "reste aux postures, de part et d’autre de l’Atlantique", et estime que "la confiance est durablement entamée".

"Nous nous sommes tant aimés" - ce pourrait être le titre, ce matin, de la photo à la une de "la Croix". Barack Obama donnait alors l’accolade à François Hollande, en regardant la mer - c’était il y a un an, et les deux dirigeants étaient réunis pour les cérémonies du 70e anniversaire du Débarquement. "Alliés ?", s’interroge le journal. Dans un entretien, l’ancien ambassadeur de France à Washington, François Bujon de l’Estang, dit que l’espionnage n’est jamais "normal" entre alliés, et qu’il "contrevient aux règles de bienséance" entre pays dits "amis". "L’obsession sécuritaire des Américains l’emporte désormais sur toute autre préoccupation", déplore l’ancien diplomate.

Pour "l’Humanité", les révélations de WikiLeaks n’ont pas provoqué de réaction suffisamment ferme de la part du gouvernement, qui se se serait "couché" devant "l’Oncle Sam", auquel le journal prête de bien mauvaises intentions, non seulement à l’égard de la France, mais de l’Europe tout entière. "En vérité, les États-Unis se comportent en puissance impériale pour affaiblir l’Europe, faire main basse sur ses potentiels industriels, agricoles et ses services, dans le cadre d’une guerre économique planétaire dont ils veulent rester les maîtres, tout en façonnant la géopolitique du monde".

Sans être aussi sévère, "Libération" estime que, oui, l’exécutif s’est borné à réagir "par une série de décisions cosmétiques, afin de sauvegarder les relations" avec les États-Unis. "Libé" dénonce "le mépris" des États-Unis, qui auraient "traité la France en nation infantile, dont les protestations n’ont pas plus d’importance que les criailleries d’un enfant malpoli". Contre l’"assaut de tartufferie", auquel la France serait tentée de se livrer, "Libé" propose de "marquer le coup" en accordant à un "lanceur d’alerte audacieux l’asile auquel il a droit" : Edward Snowden, cet homme "traqué et menacé de la prison à vie pour avoir dit la vérité".

"Hyprocrite", c’est le mot, aussi, de "l’Opinion", qui ironise sur la "grosse colère mise en scène par l’Élysée". Le journal, qui rappelle, au passage, que "personne n’ (a osé) prétendre que la France" ne se livrait pas, elle, aussi, à l’espionnage, paraphrase la tirade du nez de Cyrano de Bergerac pour se moquer de la réaction française. Savoureux.

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