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"Chantage ?"

Presse française, lundi 22 juin 2015. Au menu de cette revue de presse, le sommet extraordinaire des pays de la zone euro pour tenter de parvenir à un accord avec la Grèce. Un sommet jugé «crucial» pour le pays et l’Europe.

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La presse française revient largement, ce matin, sur la tenue du sommet extraordinaire, cet après-midi, à Bruxelles, des membres de la zone euro.
Présenté comme un nouveau rendez-vous crucial, comme un énième sommet de la dernière chance, la réunion d’aujourd’hui a pour but de tenter de parvenir –enfin- à un accord. Si aucune solution n’est trouvée d’ici au 30 juin, la Grèce risque de faire faillite, et de devoir quitter la zone euro. «La Grèce (joue) à quitte ou double», annonce l’Opinion. Pour le Figaro, c’est non seulement la Grèce, mais l’Europe tout entière qui se trouve «sur le fil du rasoir», l’hypothèse d’un Grexit risquant de plonger la zone euro dans une «situation inédite» et dangereuse. La Grèce va-t-elle faire faillite?, s’interroge Libération, en évoquant les trois issues possibles pour Athènes: le Grexit, mais aussi le pourrissement, ou l’accord a minima.
L’attitude du gouvernement grec, accusé par ses détracteurs de faire preuve d’intransigeance, nourrit des critiques sévères. L’Opinion, qui reprend les propos de la directrice du FMI, Christine Lagarde, qui a évoqué la nécessité de «rétablir le dialogue, avec des adultes dans la pièce», dénonce un gouvernement grec qui aurait «consumé toute sa crédibilité politique en faisant preuve d’un amateurisme devenu de l’infantilisme», qui aurait «ruiné ses chances d’être entendu en jouant systématiquement la carte de sa légitimité démocratique contre les technocrates de Bruxelles, les affameurs du FMI et les psychorigides de la BCE». Le journal estime que le peuple grec a exprimé «sa défiance» à l’égard de Syriza en retirant son argent des banques.
«Réveillez-vous M.Tsipras!», lance le Figaro, pour qui le chef du gouvernement grec, «mystifie les Européens», et persiste à «renier» «ses propres engagements»: «il n’a pour l’instant présenté aucune réforme crédible, susceptible d’assurer la viabilité économique de son pays», «l’application de son programme, irréaliste et démagogique, revient à exiger de nouvelles libéralités», à «faire une nouvelle fois payer par d’autres la gabegie grecque»: «qui peut accepter un tel chantage?».
Un peu plus d’indulgence, du côté de la Croix: il ne faut pas «laisser tomber la Grèce», plaide le journal, qui rappelle deux choses: que «la solidarité (est) au cœur du projet européen, (et que) les autres États membres doivent répondre présent», et que l’Union européenne «a une responsabilité dans la crise», ne serait-ce que parce les bailleurs de la Grèce «ont été négligents quant au bon usage des fonds mis à sa disposition».
Pour l’Humanité, les partenaires de la Grèce et notamment la France, doivent voler au secours Athènes. L’Huma donne raison à Tsipras, qui «refuse d’infliger (à son peuple) une nouvelle saignée, à laquelle (il) pourrait succomber».
«A aucun moment ces cinq derniers mois, un véritable dialogue ne s’est vraiment noué entre les deux camps pour tenter de comprendre pourquoi la recette qui a réussi à d’autres dans la zone euro n’a pas fonctionné en Grèce», constatent les Echos, qui s’alarment du «fossé abyssal» qui sépare la Grèce de ses créanciers.
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