
Après trois années ternes, l'Insee s'attend à une accélération de 1,2 % de la croissance en France en 2015. Le chômage devrait en revanche se stabiliser à un niveau toujours élevé au second semestre.
Dans sa nouvelle "note de conjoncture" publiée jeudi, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) prévoit que le produit intérieur brut de la France (PIB) va croître de 1,2 % cette année.
L’Insee anticipe une croissance du PIB "relativement soutenue d'ici fin 2015", avec +0,3 % aux deuxième et troisième trimestres, puis +0,4 % au quatrième, ce qui mène à une croissance moyenne annuelle de 1,2 % pour cette année. Cette prévision de croissance, supérieure à celle du gouvernement (1 %), "confirme que la France est clairement rentrée dans une phase de reprise de l'activité", s'est ainsi félicité le ministre des Finances, Michel Sapin, dans une déclaration transmise à Reuters.
Le regain de croissance cette année viendrait principalement de l'accélération du pouvoir d'achat des ménages (+1,9 % en 2015, soit sa plus forte hausse depuis 2007, après 1,1 % en 2014) et donc de leur consommation (+1,6 %, après 0,6 %).
Mais même si ces chiffres détonnent par rapport aux dernières années, "le PIB ne retrouverait toutefois pas la croissance de 2010 (+1,9 %) et 2011 (+2,1 %), essentiellement du fait d'un redémarrage encore modeste de l'investissement des entreprises (+ 1 % en 2015 contre +4 % en moyenne en 2010 et 2011) et du fort recul de celui des ménages (- 4,7 % en 2015 contre +1,5 % en 2010 et +1 % en 2011)", tempère toutefois l'Insee.
Stabilisation du chômage
Sur le front de l’emploi, l’Insee estime que le taux de chômage devrait augmenter de 0,1 point au deuxième trimestre pour atteindre 10,1 % en métropole, puis se stabiliser à ce niveau jusqu'à la fin de l'année, grâce à une hausse attendue des créations d'emplois ( + 60 000), qui absorberait l'essentiel de la hausse de la population active (+ 63 000).
"Au deuxième trimestre 2015, les créations d'emplois seraient encore trop ténues pour absorber la hausse de la population active. En revanche, la hausse attendue de l'emploi au second semestre serait suffisante pour stabiliser le chômage", a résumé Laurent Clavel, chef de la division synthèse conjoncturelle à l’Insee.
Concernant les entreprises, l'investissement devrait connaître une accélération aux troisième et quatrième trimestres (+0,6 % puis +0,8 %), notamment du fait du taux de marge qui remonterait nettement grâce au crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), aux baisses de cotisations patronales prévues dans le pacte de responsabilité, au recul des cours du pétrole, ainsi qu'à l'assouplissement des conditions de financement externes qui facilitent l'accès aux crédits.
Avec AFP et Reuters