De la robe d’avocat au costume d’Empereur, il n’y a qu’un pas pour Frank Samson. Ce Français de 47 ans incarnera Napoléon lors de la gigantesque reconstitution de la bataille de Waterloo, jeudi en Belgique. L’apogée d’une carrière de sosie.
À 47 ans, Frank Samson s’apprête à rendre son costume de Napoléon. Cet avocat réputé du barreau de Paris, spécialiste du droit routier et passionné d’histoire, incarnera, jeudi 18 juin pour la dernière fois, le célèbre empereur lors de la reconstitution de la bataille de Waterloo, dans la plaine bruxelloise.
"Je suis très maniaque. Je veux que tout soit parfaitement conforme. Nous sommes sur le bicentenaire de son abdication, eh bien, comme lui, je vais abdiquer", argumente-t-il, depuis son cabinet du 16e arrondissement parisien, à Francetvinfo.
Depuis 10 ans, Frank Samson incarne ce héros légendaire à la perfection : même bicorne tantôt vissé sur sa tête, mêmes tics, même embonpoint. "J’ai la fameuse petite fossette, le nez bien droit, les yeux gris de la bonne couleur. Et je fais 90 kilos, au désespoir de l’impératrice", détaille Frank Samson. Seul défaut physique pour ce maniaque du détail : "Je suis beaucoup trop grand : j'ai deux centimètres de trop".
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Dans le cadre de son activité de sosie, Frank Samson a appris à monter à cheval et à parler corse. Un souci méticuleux de la ressemblance qui a fait la différence avec ses concurrents – le Belge Jean-Gérald Larcin et l’Américain Mark Schneider – et lui a permis de décrocher le premier rôle lors de la reconstitution du carnage de Waterloo. Cette reconstitution historique de la défaite de Napoléon est d'une ampleur sans précédent : 6 000 figurants, 300 chevaux, 100 canons, et quelque 200 000 spectateurs. Le tout organisé sur une surface de 40 hectares.
Empereur à la scène comme à la ville ?
Fan du charismatique chef de guerre depuis qu’il est enfant, Frank Samson endosse officiellement le costume napoléonien en 2004, profitant alors du départ de son prédécesseur, le Corse Armand Frascuratti, pour des raisons de santé. Depuis, il vit sa passion en famille : sa femme joue le rôle de Joséphine et ses deux fils, Victor et Octave, campent respectivement un carabinier et un page.
Dans la vraie vie, Franck Samson s’est fait constituer un empire. Depuis 20 ans, il règne sur "l’Empire de la Basse-Chesnaie", une micronation de plus d’un hectare fondée à Saint-Thual (Ille-et-Vilaine), le petit village breton où il réside. L’avocat y a instauré une monnaie - le franc chesnois - installé un trône et hissé un drapeau frappé de l’initiale de son prénom. Il a également formé un gouvernement loufoque composé de ses amis. Ses ministres sont ainsi en charge de portefeuilles tels que "garde des Sots" ou "ministre de la Police et de la gestion des emmerdeurs".
"Il faut faire les choses sérieusement, sans se prendre au sérieux", estime Franck Samson.
Un terrain de jeu qui lui permettra de rester empereur même après avoir rendu les armes. Après sa future abdication, le Belge Jean-Gérald Larcin, surnommé "la doublure" dans le milieu, devrait prendre sa suite.