Il y aura bien une sélection africaine en huitièmes de finale de la Coupe du monde féminine de football. Il s'agit du Cameroun, pourtant situé hors du top 50 et qui faisait ses grands débuts dans ce tournoi. Des premiers pas réussis.
S’il avait fallu prendre les paris sur la qualification d’une sélection africaine en huitièmes de finale de la Coupe du monde féminine de football 2015, peu auraient tenté le coup. Au tirage, le Nigeria avait hérité du groupe de la mort, tandis que le Cameroun et la Côte d'Ivoire semblaient encore trop tendres pour franchir le cap.
Et pourtant… Au sortir de la phase de groupe, les Camerounaises sont bel et bien parvenues à créer l'exploit. Elles ont emmené leur sélection, pourtant classée au 53e rang mondial, jusqu'à la phase éliminatoire de la compétition.
Les Lionnes indomptables, qui ont dominé la Suisse (2-1) après avoir atomisé l’Équateur (6-0), ont décroché la deuxième place du groupe C, derrière le Japon. Un succès historique arraché par Aboudi Onguene (47e) et Ngono Mani (62e), qui ont répondu à l’ouverture du score de Crnogorcevic (24e).
Au sortir de la rencontre, le sélectionneur du Cameroun Enow Ngachu a insisté sur le retentissement continental de cette belle performance : "Nous apprenons à chaque match. Cette performance est de bon augure pour l'avenir du football féminin au Cameroun. Aujourd'hui, nous ne défendions pas seulement les couleurs de notre pays, mais de toute l'Afrique".
Une attaque de feu
Le Cameroun a donc fait mieux que la Côte d’Ivoire, lanterne rouge du groupe B avec 0 points et 16 buts encaissés, mais a surtout surpassé le Nigeria, leader continental incontesté, mais qui n’a toutefois pas réussi à faire son trou dans un groupe D particulièrement relevé. Les Super Eagles ont été éliminées sans gloire avec un petit point pris en trois matches et une peu reluisante dernière place, derrière les États-Unis, l'Australie et la Suède.
Tout l'espoir du continent repose désormais sur ces Camerounaises, qui n’étaient pas attendues à ce stade de la compétition. Et elles peuvent croire en leurs chances. Samedi 20 juin, elles affronteront la Chine, 16e nation mondiale.
Un objectif compliqué mais pas hors de portée des filles de Ngachu, qui ont des arguments à faire valoir. À commencer par une attaque de feu, avec neuf réalisations enregistrées en trois rencontres. En dehors de l'Allemagne (15 buts) et de la Suisse (11 buts), personne n’a fait mieux depuis le début du tournoi.