
, envoyé spécial à Los Angeles – Le grands acteurs du jeu vidéo, Microsoft, Sony, Electronic Arts et Ubisoft ont présenté, lundi, leurs nouveautés à l'E3, le salon du jeu vidéo de Los Angeles. Malgré quelques bonnes surprises, le cru 2015 a parfois manqué de souffle.
Cette année, l’éditeur américain Bethesda avait sorti le grand jeu, dimanche 14 juin, pour son premier show à l’E3 de Los Angeles. Il a été suivi, le lendemain, par le défilé traditionnel des acteurs dits incontournables du secteur. Microsoft, Electronic Arts, Ubisoft et Sony ont étalé leur savoir-faire technique en dévoilant une floppée de nouveautés, dans l’ensemble, pas si nouvelles.
Leurs jeux remplissent, certes, le cahier des charges des consoles de dernière génération, la Playstation 4 et la Xbox One. Ils offrent des univers plus vastes à explorer et des graphismes toujours plus époustouflants. Mais la prise de risque reste très maîtrisée et le résultat final n’a pas donné lieu à une explosion de créativité. Heureusement, chacun de ces éditeurs avaient une ou deux surprises au menu pour relever les plats.
Microsoft : Halo, mais Halo, quoi !
Il faut toujours se méfier de celui qui assure que cette année est "la plus riche en jeux de notre histoire". Surtout si, comme chez les responsables de Microsoft, cette antienne est répétée encore et encore pendant plus d’une heure.
Côté jeux, justement, le créateur de la Xbox One sait qu’il n’avait qu’un mot à dire pour rassurer le public : Halo. Cette machine de guerre vidéoludique est, en grande partie, responsable du succès de la précédente console de Microsoft, la Xbox 360. Le prochain tome des aventures de ces soldats du futur est prévu pour octobre 2015 et devrait, sauf en cas d’invasion d’aliens, permettre à la Xbox One de passer l’hiver au chaud.
En fait, Microsoft a surtout misé sur ses nouveautés technologiques. Il a ainsi jeté une grosse pierre dans la mare de Sony en annonçant la rétrocompatibilité des titres Xbox 360 sur la nouvelle console. Pas la peine, donc, de jeter ses anciens jeux car ils pourront, à terme, être réutilisés sur la Xbox One. Une possibilité qui n’existe pas sur PlayStation.
L’autre atout dévoilé par Microsoft est l’HoloLens. Il s’agit d’un casque de réalité augmentée… à ne pas confondre avec la réalité virtuelle de l’Oculus Rift. Dévoilé en début d’année, il permet de projeter des hologrammes - uniquement visible à travers les lunettes - dans une pièce. Microsoft a démontré comment, grâce à l’Hololens, il sera possible de jouer à Minecraft sur sa table de salon. Un tour de force qui a beaucoup impressionné les spectateurs.
Electronic Arts : Pelé et sabre laser
C’était peut être la fausse bonne idée de cet E3. Pour souligner toute l’importance de sa simulation de football Fifa 2016, l’éditeur américain Electronic Arts a fait monter sur scène le roi Pelé. La légende vivante du football brésilien a parlé... beaucoup parlé. Le public a beau avoir du respect pour l’as du ballon rond, il en a encore plus pour le roi pixel. Que le temps de parole de Pelé empiète ainsi sur le temps du jeu n'a pas plu à tout le monde. Les spectateurs ont d’autant moins apprécié qu’EA aime vraiment beaucoup les jeux de sport et courses de voiture. Ils ont eu l’impression qu’il n’y en avait que pour ces genres-là.
Heureusement que parmi les miettes non sportives, il y a eu Star Wars Battlefront. La nouvelle vidéo de présentation, diffusée en bouquet final de la conférence, a fait mouche. Elle contenait tous les ingrédients nécessaires - combats effrénés, sabres lasers, apparition de Dark Vador et Luke Skywalker - pour remonter le moral des troupes.
Ubisoft : du sang et des armes
Certes Ubisoft a présenté la dernière version de son jeu de danse Just Dance 2016, dévoilé des nouvelles aventures dans l’univers des Simpson et proposé un voyage sur la lune pour y construire de nouvelles cités.
Mais l’essentiel de la présentation de l’éditeur français reposait sur les mille et une façon de tuer un adversaire. Il y a eu des chevaliers et des Vikings qui savent trancher la chair, des militaires qui nettoient les rues dans un futur post-apocalyptique, des membres du GIGN qui désarment une bombe dans une ambassade truffée d’ennemis et des soldats d’élite qui partent en guerre contre un cartel sud-américain particulièrement violent.
Enfin, Ubisoft a également dévoilé son prochain opus de la saga des Assassin’s Creed qui se déroule à l’époque de la révolution industrielle à Londres. Là encore, les deux assassins du jeu ont démontré comment occire dix personnes ou plus en moins de deux minutes lorsqu’on sait se servir de couteaux.
Sony : résurections en série
En 2009, Sony dévoilait les premières images d’un jeu qui allait devenir une légende malgré lui : The Last Guardian. L’annonce avait suscité une forte attente. Il s’agissait, en effet, de la suite de deux titres considérés comme des chefs-d’œuvre du jeu vidéo : Ico & Shadow of the Colossus. Pendant six ans, il n’a ensuite plus été question de The Last Guardian. Le projet semblait avoir été remisé au cimetière des jeux qui font rêver mais ne verront jamais le jour. Finalement, en 2015, Sony assure que le jeu est revenu d’entre les morts et doit sortir l’an prochain.
En 2001, le jeu de rôle japonais Shenmue II ravissait les possesseurs de la console Dreamcast. Depuis lors, ils attendent une éventuelle suite. Quinze ans plus tard, Sony confirme qu’elle existe… à l’état de projet. Le créateur de ce jeu, Yu Suzuki, est venu sur scène demander à la communauté des joueurs de le soutenir sur la plateforme de financement participatif Kickstarter. Il espère lever ainsi deux millions de dollars et a déjà reçu 1,5 million de dollars de promesses de dons en moins de dix heures. Pas de doute : les fans ne veulent pas attendre encore quinze ans.
Enfin, Sony a aussi promis de remettre au goût du jour Final Fantasy VII. Sorti en 1997, il est considéré encore aujourd’hui comme l’une des plus grandes réussites du jeu de rôle japonais. C’est donc avec ces trois madeleines de Proust que Sony a assuré l’essentiel de son show. Le géant japonais mise sur la nostalgie comme puissant argument de vente.