Presse internationale, lundi 15 juin 2015. Au menu de cette revue de presse, la visite éclair de François Hollande en Algérie, et l'attitude des Européens à l'égard des réfugiés.
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On commence cette revue de presse internationale avec la visite, aujourd’hui, de François Hollande en Algérie, une visite au cours de laquelle le chef de l’Etat doit rencontrer Abdelaziz Bouteflika.
Dans une tribune publiée en français dans Le Quotidien d'Oran et en arabe dans El Khabar, François Hollande salue les «progrès accomplis» depuis sa visite de 2012, qui l'avait vu reconnaître la «souffrance infligée au peuple algérien» par la colonisation. «J'ai toujours eu la conviction profonde que nous sommes capables de bâtir un partenariat d'exception. C'est ce que nous allons démontrer aujourd'hui», écrit le président, dont le gouvernement cherche à récupérer son rang de premier fournisseur de l’Algérie, ravi par la Chine depuis deux ans.
Voilà pour le message officiel. D’après El Watan, la visite de François Hollande n’est pas sans susciter d’autres lectures, notamment du côté de l’opposition, où certains affirment que cette visite éclair à Alger s’inscrit dans le cadre d’un agenda «bien déterminé»: «valider les contours de la prochaine Constitution algérienne et également donner son aval pour le successeur de Bouteflika» - une ingérence dont Paris se défend, bien entendu.
François Hollande et Abdelaziz Bouteflika qu’on retrouve dans un dessin de Dilem, bête noire, du régime algérien, sous la forme d’un drôle de tandem. François Hollande conduit un side-car à bord duquel a pris place son homologue algérien, qui lui dit: «merci pour ce moment». «Toi ta gueule », lui répond le président français, dans le quotidien Liberté.
A la Une également ce matin, un sondage édifiant, qui indique que la moitié des Britanniques ne veulent pas des réfugiés syriens. Le résultat de ce sondage fait la Une du Independent, qui montre également à la Une l’image d’un tout petit enfant que l’on tente de faire passer au-dessus de barbelés - c’était hier, à la frontière entre la Syrie et la Turquie, à Sanliurfa. Une photo terrible, mais pas suffisamment pour émouvoir près d’un Britannique sur deux, s’émeut The Independent, qui voit dans le refus de ses compatriotes d’accueillir les réfugiés, syriens en particulier, le résultat de la «diabolisation» des musulmans.
La question des réfugiés dépasse toutefois largement les frontières du Royaume-Uni, touchant en tout premier lieu l’Italie, qui est la principale porte d’entrée des réfugiés en Europe, avec la Grèce. La France, la Suisse et l’Autriche ont en ce qui les concerne, décidé, ce week-end, de bloquer à la frontière ou de renvoyer vers l’Italie plusieurs centaines de candidats à l'immigration vers l'Europe du Nord, rappelle The Guardian, qui fait état de la colère que cette décision a suscitée chez Matteo Renzi. Le président du conseil italien a déclaré dans un entretien au Corriere della Sera, que « si l'Europe choisit la solidarité, c'est bien, (mais que) si elle ne le fait pas, (l’Italie a) un 'plan B' tout prêt» - «mais (ce plan B), a ajouté Matteo Renzi, frapperait surtout l'Europe en premier».
Ainsi va l’Europe. Dans son édition d’hier, The Independent relève avec pas mal d’amusement les efforts entrepris par le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, pour encourager ses compatriotes à se montrer un poil plus polis et aimables - non pas à l’égard des réfugiés, mais des touristes étrangers.
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