
Presse française, lundi 15 juin 2015. Au menu de cette revue de presse, la visite de François Hollande en Algérie, et la création d’une nouvelle instance de dialogue avec le culte musulman de France.
Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre I-Phone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook…
A la Une de la presse française, ce matin, la visite, aujourd’hui, de François Hollande en Algérie, une visite au cours de laquelle le chef de l’Etat doit rencontrer Abdelaziz Bouteflika.
A la Une de Libération, le président algérien apparaît le regard fixe - le regard d’un homme «affaibli», à la tête d’une nation associée à une «grenade». «Avec un baril de pétrole très bas, et des comptes qui se dégradent, l’Algérie continue de consommer frénétiquement et puise dangereusement dans ses réserves de devises», s’inquiète Libé, qui parle d’un pays touché par «le syndrome du Titanic», d’un régime «à la fois répressif et vermoulu», où Bouteflika serait passé progressivement «du statut d’homme de fer à celui d’homme de paille». En se rendant au chevet d’un pouvoir algérien malade, le chef de l’Etat est accusé de faire un «voyage de compassion», selon l’Opinion.
Le président Bouteflika n’a pas prononcé de discours public depuis… mai 2012. Le Parisien, qui évoque «le fantôme d’Alger», rappelle que la dernière campagne présidentielle, en 2014, s’était déroulée sans aucune prise de parole de sa part, ni le moindre meeting - ce qui n’avait pas empêché Bouteflika d’être réélu pour un quatrième mandat avec plus de 81 % des voix. Sa succession serait désormais clairement ouverte, mais ses prétendants non déclarés.
La visite de Hollande est présentée comme un moyen de renforcer «le partenariat économique et sécuritaire avec l’Algérie», mais serait liée, aussi, à des objectifs de politique intérieure, d’après l’Opinion, qui explique que le gouvernement craint de perdre une partie du vote maghrébin à cause de son recul sur le droit de vote des étrangers, de la montée de l’islamophobie après l’attaque de Charlie Hebdo, et de l'impact de la loi sur le mariage pour tous qui aurait heurté la frange la plus religieuse de la communauté algérienne. La disparition progressive de visages de la diversité dans l’entourage de François Hollande n’aurait rien arrangé.
Le gouvernement s’efforce de soigner sa relation avec l’Algérie sans froisser le Maroc, et inversement, rappelle la Croix, qui raconte que la première visite d’Etat de François Hollande en Algérie, en 2012, avait fait grincer des dents à Rabat, «une partie de l’élite marocaine craignant que les socialistes français se détournent du Maroc au profit de l’Algérien», d’après un spécialiste.
La rivalité entre l’Algérie et le Maroc, entre autres, a toujours compliqué la tâche du CFCM, le Conseil français du culte musulman. Signe que les temps changent, peut-être, le 30 juin prochain, Anouar Kbibech, français d’origine marocaine succédera à l’Algérien Dalil Boubakeur à la présidence du CFCM, annonce le Figaro, qui rapporte également que le gouvernement a décidé de créer une «instance de dialogue avec le culte musulman», associée au CFCM, mais étendue à un «cercle plus large de sensibilités et de personnalités», 150 exactement. Disant espérer que cette nouvelle instance ne soit pas qu’un «moulin à vent», le Figaro s’interroge sur le fait que cette première réunion fasse l’impasse sur une question essentielle, la montée du radicalisme salafiste chez certains jeunes musulmans français.
Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française (du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale (du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.