Après des semaines de combats, des forces d'unités de mobilisations populaires et la police fédérale ont repris en partie le contrôle de la ville de Baïji, située à 200 kilomètres au nord de Bagdad. Reportage exclusif.
Le centre de Baïji n'est plus que cendres et ruines. Après des semaines de combats, les unités de mobilisations populaires et la police fédérale ont repris pied dans cette cité, située à 200 kilomètres au nord de Bagdad. Une ville stratégique pour l'organisation de l'État islamique (EI) qui en avait fait une plateforme d'approvisionnement en armes en provenance de la Syrie.
"Ce sont des lâches"
"Ce drapeau, je l'ai trouvé cloué ici. Il appartient à l'État islamique", se réjouit Mohammed, un combattant des unités de mobilisation populaire. "On n'a pas eu une forte résistance, poursuit Chassib, membre de la brigade de l'Imam Ali, une milice chiite formée en juin 2014. Ce sont des lâches. Certains d'entre eux ont été tués, d'autres ont fui. La mission ne nous a pas semblé difficile, on n'a pas de prisonniers mais il y a des corps", conclut le jeune homme.
Des corps sont visibles un peu partout dans la ville. On y trouve aussi des centaines d'engins explosifs dissimulés par les islamistes. Des bombes artisanales qui menacent de tuer à tout moment. Plusieurs mois seront nécessaires pour nettoyer la ville.
La raffinerie, zone stratégique
Pour tenter de garder le contrôle de la ville, les extrémistes n'ont pas hésité à employer les gros moyens. "Il y a quelques jours, Daech [autre appellation de l'EI, NDLR] nous a frappé avec ce bulldozer. C'est un blindé piégé. Il contient plusieurs bombes. Ils l'ont propulsé en premières lignes. On l'a arrêté à l'aide de mitrailleuses", explique Thamer, membre des Unités de mobilisation populaire, devant un engin calciné.
Située sur le principal axe routier menant à Mossoul, Baïji abrite aussi la plus grande raffinerie du pays, à l'arrêt depuis un an. Une infrastructure dévastée, que les jihadistes contrôlent toujours en partie.
L'avancée des milices chiites et de la police fédérale dans Baïji devrait aider les forces irakiennes à reprendre le contrôle de la raffinerie. Mais même avec le soutien des frappes de la coalition, la mission s'annonce des plus difficiles.