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Euro-2015 : les Braqueuses veulent gagner et se qualifier pour les Jeux de Rio

L’Euro féminin de basket débute jeudi en Hongrie et en Roumanie. Deux ans après leur médaille d’argent, les Françaises espèrent décrocher le titre et surtout une qualification directe pour les Jeux olympiques de Rio en 2016.

L’équipe de France féminine de basket a pris ses quartiers, lundi dernier, à Timisoara, en Roumanie. C’est dans cette ville que les Bleues vont disputer les rencontres du premier tour de l’Euro-2015, dans le groupe A.

À quelques heures de leur premier match contre l’Ukraine, jeudi 11 juin au soir, les Françaises, vice-championnes d’Europe en titre, sont impatiente d’en découdre. "Même si la préparation a été courte, on sait toutes pourquoi on est là. Cela fait déjà plusieurs jours qu’on a pu s’acclimater à la Roumanie. Là, on hâte que la compétition commence. On vient de récupérer les maillots et les shorts. Cela monte petit à petit", raconte à France 24 Isabelle Yacoubou, l’intérieur tricolore, jointe par téléphone.

Les Bleues découvrent en ce moment le Constantin Jude Hall de Timisoara #EuroBasketWomen2015 #EDFBasket pic.twitter.com/loWUhAaaRU

— Equipe France Basket (@FRABasketball) 9 Juin 2015

Durant leur préparation, les joueuses de Valérie Garnier ont affiché un beau bilan avec huit victoires en neuf rencontres et une seule défaite, face à la Serbie (63-64). Mais pour Isabelle Yacoubou, la mise en train n’a pas été si facile. Les Françaises ont montré parfois un visage inquiétant, notamment contre l’Italie ou le Canada : "On a été mises en difficulté. On l’a vu lors du dernier match contre les Canadiennes. Elles nous ont proposé un jeu différent, en nous privant du ballon et en essayant aussi de nous brutaliser. Cela nous a servi de test, pour voir ce dont on était capable de faire. On voit qu’on a une défense solide. C’est notre identité et on compte sur cela."

Laver l’affront de 2013

Mais si la défense est solide, du point de vue de l’attaque, les Bleues vont devoir se montrer plus efficaces si elles veulent décrocher le titre. Deux ans après l’Euro organisé en France, les Braqueuses, comme on les surnomme depuis 2009, veulent laver l’affront de la finale perdue à domicile contre l’Espagne. Une défaite amère qui est encore dans tous les esprits. "On avait été déçues... On avait un objectif très fort, qu’on avait annoncé, et on a échoué au pied de la première marche", estime Isabelle Yacoubou. "Aujourd’hui, on est peut-être un peu plus mesurées. Il ne faut pas faire l’erreur qu’on a fait en 2013 et se voir déjà sur la première marche."

Sur le papier, l’équipe de France devrait passer une phase de poules sans trop d’encombre face à des sélections qui ne font pas partie des favorites : l'Ukraine, la République tchèque, la Roumanie et le Monténégro. Malgré tout, les Françaises ne peuvent pas se permettre de prendre ces matches à la légère.

L’enjeu final est beaucoup trop important : en cas de victoire dans ce championnat d’Europe, elles obtiendraient directement leur billet pour les Jeux olympiques de Rio ! Les équipes qui se classeront de la 2e à la 5e place devront participer au Tournoi de qualification olympique. "L’objectif numéro 1, c’est de se qualifier pour Rio !", insiste ainsi Isabelle Yacoubou, qui a encore en tête la folle épopée des Braqueuses à Londres, où elles avaient décroché l’argent.

Une équipe rajeunie

À 29 ans, le pivot de la sélection tricolore peut s’appuyer sur cette expérience pour mener son équipe le plus loin possible, aux côtés des autres vétérans comme Céline Dumerc, Sandrine Gruda ou Endéné Miyem. Alors que la France se présente avec un groupe rajeuni à l’Euro, Isabelle Yacoubou fait partager aux petites nouvelles son savoir acquis sur les terrains du monde entier : "Bien sûr que si j’ai des conseils à donner, je vais le faire. Mais je suis aussi à l’écoute des jeunes. Apprendre, c’est la chose la plus importante dans le sport et elles aussi ont quelque chose à nous apporter. L’équipe est très bien pour cela. Tout le monde échange avec tout le monde."

La joueuse du club de Schio, en Italie, aimerait bien termier cette saison de la plus belle des façons. Après avoir eu une fin d’année 2014 difficile, expulsée de Chine pour avoir contesté une décision arbitrale, la globe-trotteuse des terrains a su se rebondir très vite en remportant le championnat et la Coupe d’Italie. "L’an passé, c’était l’année où j’ai tout perdu [avec le cub turc de Fenerbahçe, NDLR] : finale du championnat, finale de la Coupe, finale de l’Euroligue alors qu’on arrivait invaincues. Cette année, la roue tourne. Avec Schio, j’ai renoué avec la victoire, et même si mon expérience chinoise s’est terminée plus tôt, elle a été très riche", raconte la basketteuse de 1m90, surnommée Baby Shaq.

Pour ajouter un autre titre à son palmarès déjà très riche, Isabelle Yacoubou sait qu’elle pourra compter sur les supporters français. Depuis leurs exploits de Londres, les Braqueuses ont créé un véritable engouement autour de leur équipe. Les matches de préparation organisées dans l'Hexagone ont rencontré un beau succès. "Même si le championnat d’Europe n’est pas en France et qu’il n’est pas retransmis sur une chaîne publique, je ne pense pas que cela va avoir un impact négatif", explique-t-elle. "Les gens se sont attachés à nous. Quoiqu’on fasse, ils nous suivront. C’est de bien savoir que même si on est loin de la maison, on est soutenues par notre public."