On commence cette revue de presse internationale en Turquie, où l'AKP d’ Erdogan a perdu la majorité absolue qu'il détenait au Parlement depuis 13 ans.

Ces élections viennent donc de mettre un terme à son ambition d’Erdogan de perpétuer un règne de plus en plus contesté. Son parti, l’AKP, n’a pas atteint le nombre de 330 députés qui aurait permis une réforme de la Constitution et l’instauration d'un régime présidentiel fort, une «dictature constitutionnelle», selon l'opposition. «La démocratie l’a emporté», écrit The New York Times, qui l’important taux de participation à ces élections – 86 %. Les Turcs auraient dit «clairement» «qu’ils n’autoriseraient pas Erdogan à amasser encore plus de pouvoir». «La Turquie réprimande Erdogan», confirme The Wall Street Journal: «l’homme qui avait pour ambition de devenir un nouveau sultan ottoman se retrouve face à une route plus difficile que prévu». «Le vote contre le président Erdogan est une bonne nouvelle pour la Turquie, et une bonne nouvelle pour le reste du monde», se félicite The Independent, en évoquant «la joie turque», «Turkish delight», qui signifie «loukoum», en anglais. «La défaite d’Erdogan va probablement permettre de renforcer la paix, la démocratie et l’unité dans son pays», affirme le journal, qui estime que la seule mauvaise nouvelle, dans cette affaire, a été la réaction des marchés - «un régime autoritaire est toujours plus rassurant pour les indices boursiers».

Recep Tayip Erdogan se retrouve contraint, pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir, à former un gouvernement de coalition ou minoritaire, rappelle The Independent, qui relève l’absence médiatique du président turc, ces dernières heures – une absence qui contraste avec son omniprésence dans les jours qui ont précédé le scrutin. «Erdogan lèche ses plaies», écrit le journal, qui explique que si l’AKP ne parvient pas à former un gouvernement, de nouvelles élections pourraient avoir lieu dès le mois d’août. En attendant, le quotidien britannique crédite le parti kurde HDP, le Parti démocratique du peuple, d’une victoire «historique», qui lui permet de franchir la barre des 10 % imposés pour envoyer des députés en Parlement. L’absence médiatique d’Erdogan n’a pas échappé non plus au journal d’opposition turc Hurryiet.

A la Une également, la crise humanitaire provoquée par les départs massifs des zones de conflit. The New York Times fait part de sa très vive inquiétude face à ce qu’il présente comme un problème planétaire, «global». «L’année dernière, 11 millions de personnes ont été arrachées à leur foyer, la plupart à cause des conflits en Syrie, en Irak, en Ukraine et en Afghanistan», rappelle le quotidien. D’autres conflits et l’extrême pauvreté ont également jeté hors de chez eux des dizaines de milliers de personnes, en Afrique sub-saharienne et en Asie du sud-est. The New York Times s’alarme de ce qu’il présente comme «la pire crise migratoire depuis la Seconde guerre mondiale». Des pays se retrouvent submergés, d’autres vidés de leur population, comme c’est le cas par exemple de l’Erythrée. D’après la Croix, qui fait état d’une enquête une enquête des Nations unies publiée hier, les violations «systématiques et à grande échelle» des droits de l’homme par le gouvernement d’Érythrée poussent chaque année 5 000 Érythréens à fuir leur pays.

Pour terminer je vous propose de jeter un cil à la recette outre-Atlantique du film de la FIFA sur elle-même. «United Passions», sorti la semaine dernière aux Etats-Unis, a  récolté 607 dollars, selon Slate.

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