
Après des mois de dialogue infructueux, le Maroc accueille depuis lundi une rencontre entre factions libyennes rivales visant à arracher une solution politique à la guerre civile qui fait rage dans le pays depuis près d’un an.
C'est une réunion cruciale qui s'est ouverte, alors que la Libye continue à sombrer dans le chaos. Lundi 8 juin au soir, les Parlements rivaux libyens ont entamé une nouvelle session de négociations à Skhirat, au Maroc. Un nouveau projet d'accord, qui intègre les dernières remarques des parties, a été remis aux deux délégations. Elles devront le soumettre à leur Parlement respectif, avant d'espérer revenir au Maroc "en début de semaine prochaine" pour conclure, a indiqué Bernardino Leon, l'émissaire onusien.
"Tout ce que je peux vous dire pour le moment c'est que la réaction est positive", a déclaré ce dernier à la presse, ce mardi, à propos de la quatrième mouture du projet d'accord.
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Depuis la chute en 2011 de Mouammar Kadhafi, la Libye est déchirée par des combats entre milices lourdement armées. Le pays est divisé entre deux autorités et confronté à la montée en puissance du groupe État islamique (EI). Deux gouvernements – et Parlements – se font face : l'un dans la capitale Tripoli sous la coupe de Fajr Libya, coalition de milices dont certaines islamistes, et l'autre dans l'est du pays, le seul reconnu par la communauté internationale.
Arracher un accord avant le 17 juin
L'ONU, qui tente depuis des mois de trouver un compromis permettant la formation d'un gouvernement d'union nationale, juge "décisive" la rencontre qui a débuté au Maroc. Bernardino Leon a exprimé le souhait d'obtenir les réponses des délégations à cette nouvelle mouture – la quatrième – "dans les plus brefs délais". Le but du diplomate espagnol lors de ce nouveau round à Skhirat, station balnéaire proche de Rabat, est d'arracher un accord avant le début du ramadan le 17 juin.
"Les récentes attaques terroristes doivent agir comme un déclic. Les combats doivent cesser", a clamé l’émissaire de l’ONU durant cette cérémonie d'ouverture, durant laquelle les deux délégations étaient réunies autour d'une même table, sous l'œil des caméras. Le quatrième projet d'accord doit inclure, d'après Bernardino Leon, des amendements consacrant "le principe de l'équilibre entre toutes les institutions en Libye". Selon lui, l'ONU est prête à fournir une liste de noms susceptibles d'intégrer un gouvernement d'union nationale dès qu'un accord aura été signé.
La Mission d'appui des Nations unies en Libye (Minul) avait qualifié vendredi dernier de "décisif" ce nouveau round de négociations, soulignant que les pourparlers étaient "à un point critique". Elle avait appelé "toutes les parties à prendre leurs responsabilités face à l'histoire", en faisant valoir qu'il n'y avait "pas de solution militaire" possible au conflit.
Avec AFP