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Mondial-2015 : les Bleues visent le podium... voire mieux

Abonnées à la quatrième place, les Bleues espèrent enfin décrocher un premier titre lors du Mondial organisé au Canada. Avec une équipe désormais très expérimentée, les Françaises sont parmi les favorites de la compétition.

Quatrièmes du dernier Mondial en 2011 en Allemagne et quatrièmes lors des Jeux olympiques un an après à Londres, les Françaises ne veulent plus de cette médaille en chocolat. Classées au troisième rang au classement de la Fifa, les Bleues ont de bonnes raisons de croire à la victoire finale lors de la Coupe du monde organisée au Canada du 6 juin au 5 juillet prochains.

Pendant les qualifications, les joueuses de Philippe Bergeroo n’ont en effet laissé aucune chance à leurs adversaires. En dix rencontres, elles ont engrangé autant de succès, avec 54 buts inscrits pour seulement trois encaissés ! "Entre nous, on sait ce qu’on est capable de faire !", assurait ainsi à France 24 la Lyonnaise Camille Abily, l’une des leaders de cette équipe en avril dernier, lors de l'annonce de la sélection. "Quand elles jouent contre nous, les équipes adverses nous connaissent maintenant. Elles savent que cela va être difficile".

Les #bleues sont arrivés au Canada ! Atterrissage à Montréal, accueil par les supporters et les médias locaux pic.twitter.com/9aYKHoHQPA

— Equipe de France (@equipedefrance) 31 Mai 2015

"L’expérience, cela ne s’invente pas"

À leur tableau de chasse, les Françaises ont également accroché de très belles victoires lors de matches amicaux. Après avoir battu les Allemandes (0-2) et les Brésiliennes (2-0), à l’automne dernier, elles ont réussi à dominer en février les Américaines (2-0) pour la première fois de leur histoire. Des succès de prestige, certes, mais qui ont apporté une bonne dose de confiance. "Le fait d’avoir réussi à gagner certains matchs, notamment contre les États-Unis et l’Allemagne, cela a été un déclic mentalement. On aborde différemment la Coupe du monde", estime Camille Abily. "Le rêve de toutes, c’est de la gagner !".

La génération des demi-finalistes du dernier Mondial et des JO va ainsi se lancer dans cette compétition avec beaucoup plus de sérénité. Prétendante au sacre finale, l’équipe tricolore compte dans ses rangs des footballeuses qui ont l’habitude de briller en championnat et de disputer des rencontres à enjeu. Parmi les 23 sélectionnées : dix Lyonnaises, couronnées pour la 9e fois de suite en France et sept Parisiennes, finalistes de la dernière Ligue des champions.

Et l’équipe féminine dispose désormais aussi d’une préparation physique de pointe. Le sélectionneur Philippe Bergeroo, qui a remplacé Bruno Bini à l’été 2013, a fait appel à Frédéric Aubert, un spécialiste qui s’est déjà occupé du XV de France et des équipes nationales féminines et masculines de basket. "On a des joueuses et un staff qui ont beaucoup d’expérience", souligne Camille Abily, la milieu de terrain de l’OL. "On sait ce que c’est la pression. On l’a déjà vécu pour la plupart en club ou en sélection". Pour Gaëtane Thiney, sa coéquipière chez les Tricolores, cette maturité est l'une des clés de leur réussite actuelle : "L’expérience, cela ne s’invente et ne s’apprend pas. Je dis souvent que l’aventure d’une équipe de France, c’est une continuité. Ce sont des pages qui s’écrivent au fur et à mesure".

"Ne pas se mettre trop la pression"

Les cadres de la sélection nationale vont aussi pouvoir compter sur une nouvelle garde avec notamment la défenseur Griedge Mbock Bathy ou la milieu de terrain Claire Lavogez, toutes deux âgées de 20 ans, qui ont déjà brillé chez les Espoirs. "Ce sont des joueuses de qualité. Elles ont vécu la Coupe du monde des moins de 20 ans", résume Gaëtane Tiney. " Elles sont dans le groupe depuis quelques stages. Cela se passe bien. Elles ont de l’humilité et savent rester à leur place. Elles savent aussi montrer qu’elles ont beaucoup de talent".

Alors qu’elles figurent parmi les favorites, les Bleues veulent surtout garder la tête froide. Elles sont conscientes de faire l’objet d’un intérêt croissant de la part des supporters et des médias, mais pour Gaëtane Thiney, il n’est pas question de se laisser distraire : "Il ne faut pas se mettre trop la pression et mettre tout le développement du foot féminin sur notre dos. Il faut avant tout penser qu’on est des joueuses, qu’on s’entraine tous les jours pour vivre des moments uniques et d’abord penser à nous".

Le mondial s’ouvre le 6 juin, avec Canada - Chine en match d’ouverture. Les Françaises seront sur le terrain le 9 juin, avec un baptême du feu face à l’Angleterre, dans le groupe F. "Ce sera très important. Le contexte du premier match est toujours mentalement impressionnant. On sait qu’il faut gagner. On découvre un peu l’univers, les supporters et l’environnement. Il faut rester très concentré sur la performance sur le terrain", décrit la joueuse de Juvisy. "J’ai le souvenir du Nigeria en 2011. On avait gagné 1-0. Cela avait été très difficile, mais cela nous avait mis dans le bon train". L’équipe de France sera ensuite opposée à la Colombie le 13 juin, puis au Mexique le 17 pour espérer décrocher une place en huitièmes de finale.