
Le gouvernement français a entériné, mercredi, un plan de réorganisation de la filière nucléaire française qui doit faire d'EDF la pièce maîtresse du nouveau dispositif. L'électricien français devrait ainsi récupérer l'activité réacteurs d'Areva.
"Ce n'est pas un démantellement" d'Areva, dixit Emmanuel Macron. Le ministre de l'Économie a déclaré, mercredi 3 juin, que le plan étatique pour revitaliser la filière nucléaire française visait à "pérenniser" les activités de tous les acteurs concernés.
Reste que le projet du gouvernement fait d'EDF le futur maître d'œuvre du nucléaire français au détriment d'Areva. L'électricien devrait, comme l'avait demandé son patron Jean-Bernard Levy, devenir actionnaire majoritaire de la filiale Areva NP qui gère l'activité réacteurs neufs. L'État a même demandé que les deux groupes trouvent une solution afin de "réduire [pour EDF] les risques des grands projets en cours portés par Areva NP". En clair, EDF pourrait ne pas avoir à intégrer dans son bilan l'addition de la construction du réacteur finlandais qui n'en finit pas de s'alourdir.
Crainte pour l'emploi
Pour récupérer les activités réacteurs, EDF est prêt à payer deux millliards d'euros. Les syndicats d'Areva s'opposent à cette cession et craignent qu'elle entraîne la suppression de milliers d'emplois au sein d'une filiale qui fait, actuellement, vivre 17 000 salariés. Emmanuel Macron a tenté de calmer ces craintes en assurant que l'État, actionnaire majoritaire des deux groupes concernés, s'assurerait qu'il n'y ait pas "de licenciements secs".
Le problème pour Areva est que le groupe est loin d'être en position de force pour négocier son futur. Il a subi une perte historique de 4,8 milliards d'euros en 2014, et son avenir est très compromis s'il ne trouve pas de partenaire industriel. L'État s'est, d'ailleurs, engagé à venir financièrement en aide à Areva en plus du projet de cession des activités réacteurs à EDF.
Ces deux groupes ne sont, en outre, pas les seuls à vouloir jouer un rôle dans le futur paysage du nucléaire français. GDF/Engie aimerait bien aussi y participer. Son PDG, Gérard Mestrallet, a fait savoir qu'il serait très intéressé par reprendre les activités de maintenance des réacteurs à l'international. Il s'agit de l'un des secteurs les plus rentables d'Areva, d'après "Le Monde".
Avec Reuters