Comme attendu, Rafael Benitez a été nommé mercredi entraîneur du Real Madrid, succédant ainsi à Carlo Ancelotti. Un retour aux origines pour le technicien espagnol, qui n’arrive pourtant pas en terrain conquis.
Le Real Madrid a annoncé, mercredi 3 juin, la nomination pour trois ans de l'entraîneur espagnol Rafael Benitez, qui succède à Carlo Ancelotti, avec la lourde tâche de faire aussi bien que l'Italien, victorieux de la Ligue des champions l'an dernier. Sans surprise, le club a confirmé la nouvelle via un communiqué sur son site Internet : "Le Real Madrid présentera ce mercredi 3 juin Rafa Benitez comme nouvel entraîneur de l'équipe première pour les trois prochaines saisons".
Rafa Benítez ya conoce las instalaciones en las que trabajará. #BienvenidoalRealMadrid pic.twitter.com/2SbvTULpUF
— Real Madrid C. F. (@realmadrid) 3 Juin 2015C'est un retour aux origines pour Benitez : le technicien, né à Madrid il y a 55 ans, a évolué en tant que joueur avec la réserve du club merengue (1974-1981), le Real Madrid Castilla, dont il a également été l'entraîneur (1993-1995). Il a aussi été brièvement l'adjoint de Vicente del Bosque sur le banc de l'équipe première lors de la saison 1993-1994, avant de connaître le succès à Valence (2001-2004) puis à Liverpool (2004-2010), avec notamment une Ligue des champions conquise en 2005.
Benítez: un producto de ‘La Fábrica’. Se formó en la cantera madridista como jugador y como entrenador. pic.twitter.com/H14vctdmR1
— Real Madrid C. F. (@realmadrid) 3 Juin 2015Une succession difficile
Assumer la succession d'un Carlo Ancelotti très apprécié des joueurs et du public s'annonce toutefois difficile : en deux saisons à Madrid, l'Italien avait gagné l'affection du public en remportant dès sa première année la tant attendue "Decima", la 10e C1 de l'histoire du club. Rafael Benitez va devoir convaincre le stade Santiago-Bernabeu et s'attacher à démentir sa réputation d'entraîneur plutôt défensif.
Celui qui vient d'achever sur une note négative son expérience de deux ans à Naples (5e place en Serie A) va devoir démontrer qu'il garde en lui l'ADN du Real et qu'il saura résister à la pression de ce club ultra-exposé médiatiquement. Benitez a pour lui une culture tactique reconnue, un palmarès solide et il a remporté des titres dans tous les clubs où il est passé depuis quinze ans.
À commencer par deux championnats d'Espagne avec Valence (2002, 2004), un trophée que le Real n'a remporté qu'une seule fois sur les sept dernières années (2012). Et le grand fait de gloire de "Rafa" reste son sacre renversant avec Liverpool en finale de la Ligue des champions 2005 face à l'AC Milan… d'Ancelotti (3-3, 3 t.a.b. à 2), alors que les Milanais menaient 3-0 à la pause.
Un entraîneur frileux ?
C'était il y a dix ans déjà et depuis, malgré ses séjours dans trois autres clubs majeurs (Inter Milan en 2010, Chelsea en 2012-2013, Naples entre 2013 et 2015), Benitez n'a remporté qu'un seul titre vraiment marquant : une Europa League avec les Blues en 2013.
À Madrid, il lui faudra composer avec Florentino Perez, président que l'on prétend très interventionniste et dont Benitez est le 10e entraîneur en douze années de mandats (2000-2006 et depuis 2009).
Reste à savoir aussi si les joueurs du Real, qui appréciaient la proximité bonhomme d'Ancelotti, vont s'entendre aussi bien avec Benitez.
L’image d'un entraîneur frileux domine en Espagne et Benitez devra s'attacher à la faire voler en éclats. Contrairement aux idées reçues, son Napoli disposait d'ailleurs d'une attaque de feu et d'une défense très friable. Mais au Real, il faudra avoir tout bon pour durer.
Avec AFP