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La Cour suprême des États-Unis a tranché lundi en faveur d'une musulmane ayant porté plainte après s'être vu refuser un emploi dans une boutique de la marque Abercrombie & Fitch parce qu'elle portait un foulard islamique.

La marque de prêt-à-porter Abercrombie & Fitch (A&F), connue pour ses mannequins "sexy", avait refusé de l’embaucher car elle portait un foulard islamique. Mais Samantha Elauf a obtenu gain de cause devant la Cour suprême des États-Unis, lundi 1er juin. La haute cour a statué en faveur de la jeune musulmane dans une décision quasi-unanime, de huit juges sur neuf, infligeant un camouflet à l'enseigne très prisée des adolescents. Selon les juges, la discrimination religieuse à l'embauche n'est pas tolérable même quand le postulant ne fait pas explicitement une demande d'aménagement du règlement.

Les magasins de la marque "branchée" A&F étaient jusqu'ici réputés pour leurs mannequins aux torses sculpturaux et aux jeans taille basse, appâtant le client à l'entrée, et pour leurs vendeuses aux tailles de guêpe et aux décolletés généreux, portant jupes courtes et liquettes ajourées. "Les modèles", c'est ainsi qu'A&F qualifie ses vendeurs, étaient tenus de présenter le "style Abercrombie" aux clients et d'afficher "le style du lycéen classique de la côte est" des États-Unis. Mais Samantha Elauf portait un foulard noir lors de l'entretien de recrutement pour un poste de vendeuse à Tulsa, Oklahoma (sud). Elle s'était vu refuser le poste.

D'un côté, Abercrombie arguait que la candidate n'avait pas mentionné sa confession ni demandé explicitement d'aménagement de sa politique vestimentaire en fonction de sa religion. De l'autre, la jeune femme affirmait qu'Abercrombie ne pouvait pas ignorer qu'elle était musulmane et aurait dû lui demander si elle était prête à s'adapter.

Photo de Samathan Elauf portant le voile postée sur son compte Instagram

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Une photo publiée par Samantha ايمان Elauf Mustapha (@samanthaiman) le 7 Mai 2015 à 6h53 PDT

À l'audience le 25 février, la Cour suprême avait déjà semblé pencher en faveur de l'Agence gouvernementale pour l'égalité devant l'emploi (EEOC), qui avait porté plainte en faveur de la jeune musulmane.

Avec AFP