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Le groupe État islamique (EI) affirme avoir détruit la prison de Palmyre, établissement pénitentiaire considéré comme l'emblème de la répression du régime syrien des Assad.

L’organisation État islamique (EI) a fait exploser la prison de Palmyre, un des établissements pénitentiaires les plus redoutés de Syrie. Cette grande prison située en plein désert, dont le seul nom terrorisait les Syriens, a "été détruite en grande partie après que l'EI a eu planté des bombes à l'intérieur et dans ses environs", selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Tuerie à Alep

Dans la province d'Alep, des barils d'explosifs largués par les hélicoptères de l’armée syrienne ont fait 71 morts, samedi 30 mai, l'un des bilans les plus lourds dans cette région du nord du pays, selon l'OSDH. Au moins 59 civils ont péri dans la ville d'Al-Bab sous contrôle de l'EI et 12 à Al-Chaar, quartier rebelle de la ville d'Alep, d'après l'ONG.

"Il s'agit d'un des plus grands massacres commis par l'armée de l'air du régime depuis le début de l'année", a dénoncé la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS), un réseau de militants.

Les raids y ont ciblé un marché à une heure de grande affluence, selon l'OSDH. Un correspondant de l'AFP sur place a vu des cadavres posés sous des couvertures noires à Al-Chaar.

La ville antique du centre de la Syrie avait été prise il y a dix jours par les jihadistes. L'EI a diffusé sur internet plusieurs photos de la destruction présumée de la prison.

"Témoin des crimes du siècle"

L'opposition syrienne en exil, hostile aussi bien au régime qu'à l'EI, a regretté le destruction de ce "symbole de la terreur des Assad". "L'EI efface une preuve de la criminalité du clan des Assad", a tweeté Mohammad Sarmini, membre de l'opposition. "La prison de Palmyre est un témoin des crimes du siècle", a commenté un militant sur Twitter.

La prison de Palmyre est tristement célèbre pour le massacre de centaines de détenus par le régime en 1980, au temps de Hafez al-Assad, père de l'actuel président Bachar al-Assad.

Des prisonniers politiques y ont croupi et été torturés pendant de longues années, avant que le régime n'y envoie surtout des insoumis et des déserteurs avec le début de la révolte de 2011. Avant la chute de Palmyre aux mains de l'EI, les détenus ont été transférés vers d'autres prisons de Syrie, selon l'OSDH.

L'EI a diffusé récemment une vidéo inédite des geôles, notamment les cellules individuelles où la lumière du jour filtrait à peine.

Avec AFP