Le Pentagone aurait livré par erreur des bacilles actifs d'anthrax à des laboratoires situés aux États-Unis, ainsi qu'en Australie. Les autorités n'étaient pas en mesure de dire si des échantillons avaient été envoyés à d'autres pays.
Alors qu’elles enquêtaient sur l'envoi par erreur de bacilles actifs d’anthrax (voir encadré ci-dessous) par un laboratoire américain travaillant pour le Pentagone, les autorités de Washington ont découvert qu’un échantillon actif datant de 2008 avait été envoyé en Australie.
L’anthrax, ou maladie du charbon, est une infection aiguë qui touche aussi bien l'animal que l'homme. La bactérie responsable (Bacillius Anthracis) peut aussi être utilisée comme arme bactériologique. Elle est mortelle à moins de prendre des antibiotiques très rapidement.
Les responsables militaires et sanitaires avaient ouvert une enquête après qu'un laboratoire commercial a trouvé la semaine dernière un lot d'anthrax actif dans une livraison provenant du laboratoire militaire de Dugway (Utah). Jeudi 28 mai, le Pentagone a reconnu qu'au moins 18 laboratoires commerciaux, gouvernementaux et universitaires étaient susceptibles d'avoir reçu par erreur des bacilles actifs d'anthrax provenant d'un lot datant de mars 2014.
Les échantillons ont été distribués dans plusieurs laboratoires de recherche dans neuf États et sur la base militaire américaine d'Osan en Corée du Sud. Mais vendredi, des officiels ont annoncé que l'enquête avait mené à la découverte d'un autre lot de bacilles actifs qui auraient dû être désactivés en 2008.
Pas de risque pour le public
Hormis l'Australie, les officiels n'étaient pas en mesure de dire si les échantillons provenant du lot de 2008 avaient été envoyés ailleurs ni où. La ministre des Affaires étrangères australienne a salué l'enquête américaine tout en annonçant que son pays y prendrait part.
Les autorités militaires et sanitaires américaines ont rappelé qu'il n'y avait pas de risque pour le public ni de cas confirmé ou suspecté d'infection. Quatre employés de laboratoire dans le Texas, le Delaware et le Wisconsin ont toutefois été mis sous traitement antibiotique par précaution. Vingt-deux militaires et personnels civils ont également été placés sous traitement préventif sur la base aérienne d'Osan, selon le Pentagone.
L'irradiation du lot suspect avait eu lieu en mars 2014 au laboratoire de Dugway, qui participe actuellement à un programme de recherche militaire visant à fabriquer des tests de détection des menaces biologiques. Les échantillons ont ensuite été envoyés aux laboratoires privés jusqu'en avril 2015, selon le Pentagone.
Avec AFP