Alors que les autorités de Bangui veulent fermer le camp de M'Poko, une ONG a lancé un chantier de construction de 100 maisons afin d'accélérer le retour des déplacés. Reportage auprès des bénéficiaires du programme, eux-mêmes à la manœuvre.
Alors que la Centrafrique s'achemine vers l'apaisement, le gouvernement de Bangui envisage de fermer le plus grand camp de déplacés, situé à M'Poko, tout près de l'aéroport international de la capitale. Quelque 18 000 personnes y vivent aujourd'hui, mais début 2014, au plus fort des affrontements entre la coalition Séléka et les anti-Balakas, elles étaient plus de 100 000.
Les déplacés qui peuvent rentrer chez eux bénéficient d’une aide au retour de 150 dollars. Pour les autres, l’organisation non gouvernementale Premières urgences-Aide médicale internationale (PU-AMI) a lancé un chantier de construction de 100 maisons. Ce sont les déplacés eux-mêmes qui sont à la manœuvre.
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À Boulata, dans le 3e arrondissement de Bangui, Séraphin Denamguéré est à pied d’œuvre sur sa maison. Maçon de formation, il a souhaité prendre les choses en main. "Je suis né ici, j'ai grandi ici, je voulais donc rentrer chez moi", dit-il. Dans ce quartier, la majorité des habitations ont été détruites durant la crise.
L’ONG à l’origine du projet a souhaité favoriser le retour progressif des habitants de Boulata en relançant l’économie locale. "Nous avons mis en place des activités génératices de revenus via la fabrication de briques et de porte-fenêtres, explique Stéphan Mondamert, responsable technique à PU-AMI. Ce sont les bénéficiaires du programme qui viennent tous les jours travailler à la production."
Ce projet n’est qu’un début. Quelque 200 autres maisons devraient être construites bientôt, dont la moitié pour des déplacés de M’Poko. Cela ne suffira pas à vider le site, mais c’est un premier pas vers un retour à la vie normale.