David Cameron entame jeudi sa tournée européenne pour défendre son plan de réforme de l'UE. Peu avant leur rencontre, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a rappelé son opposition au référendum britannique sur la sortie de l'UE.
Avec les Pays-Bas dans la journée et la France dans la soirée, David Cameron entame, jeudi 28 mai, sa grande tournée européenne pour défendre son plan de réforme de l'Union européenne. Une offensive diplomatique d’envergure pour le Premier ministre britannique avec pour enjeu final une possible sortie de l'UE ("Brexit").
Plus tôt dans la journée, le chef de gouvernement conservateur a déposé au Parlement le projet de loi visant à organiser un référendum, d’ici à la fin 2017, sur l'appartenance britannique au club des 28.
D'ici le 26 juin, date à laquelle se tiendra le sommet des chefs d'État et de gouvernement à Bruxelles, David Cameron prévoit de rencontrer les représentants des 27 autres États membres de l'Union européenne.
Le Premier ministre britannique cherche à promouvoir son plan de réformes auprès des autres pays de l’UE. Il aspire notamment à rapatrier certains pouvoirs au nom de la souveraineté du Parlement britannique et à durcir les conditions d'accès aux aides sociales pour les ressortissants de l'UE.
Favorable au maintien de son pays dans une union réformée, il a répété à plusieurs reprises qu'il n'excluait "rien" s'il n'arrivait pas à renégocier certains aspects de l'adhésion du Royaume-Uni à l'UE.
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Si la première étape de ce voyage de deux jours s'annonce aisée - le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, est un allié sur lequel David Cameron espère pouvoir compter -, le dîner prévu à l'Elysée avec le président français François Hollande et le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius pourrait être lui plus problématique.
La France opposée à tout "démembrement"
Laurent Fabius a en effet jugé, jeudi matin, "très risqué" le référendum voulu par M. Cameron. "La population britannique a été habituée à ce qu'on lui dise : ‘l'Europe c'est une mauvaise chose’, "le jour où on va la consulter il y a un risque qu'elle dise que l'Europe est une mauvaise chose", a-t-il estimé, rappelant que la France n'avait aucune intention d'accéder à des demandes qui entraîneraient un "démembrement" du bloc communautaire.
Les Britanniques, a ajouté M. Fabius, "ont adhéré à un club de football. On ne peut pas dire au milieu du match, maintenant on va jouer au rugby. C'est l'un ou l'autre". "On va voir ce que M. Cameron demande [...] on va l'écouter", a-t-il conclu.
Le Premier ministre conservateur enchaînera ensuite par Varsovie, vendredi, pour rencontrer la Première ministre polonaise Ewa Kopacz, puis Berlin pour un déjeuner de travail avec la chancelière allemande Angela Merkel.
Une rencontre avec la Première ministre danoise Helle Thorning-Schmidt à Copenhague a, elle, dû être annulée jeudi, après que celle-ci a annoncé mercredi la tenue d'élections législatives pour le 18 juin.
Avec AFP et Reuters