
Des fosses communes ont été découvertes dans le nord de la Malaisie, le long de la frontière thaïlandaise, a indiqué le ministre de l'Intérieur, dimanche. Il pourrait y avoir des "centaines de squelettes", selon un journal local.
Le ministre de l'Intérieur malaisien, Zahid Hamidi, a annoncé dimanche 24 mai que des fosses communes et des camps avaient été découverts dans le nord du pays à la frontière thaïlandaise. "Nous ne savons pas combien il y en a. Nous allons probablement retrouver d'autres corps", a indiqué le ministre.
Sarra Grira, correspondante à Kuala Lumpur, précise que ces découvertes datent de la mi-mai mais qu'elles ont été rendues publiques seulement dimanche. Elle ajoute qu' "on a le sentiment que la Malaisie découvre d’un coup tous les problèmes liés à ce trafic humain dont le pays subit les conséquences depuis maintenant 6 ans".
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Le journal local "Utusan", citant une source non identifiée, a rapporté qu'une trentaine de fosses communes renfermant "des centaines de squelettes" ont été découvertes. Jusqu'à présent, Kuala Lumpur avait toujours démenti l’existence de ces tombeaux sauvages.
À l’intérieur de ces charniers se trouvent probablement des corps de migrants, souvent des Rohingyas, une minorité musulmane apatride venue de Birmanie, fuyant la misère et la persécution du régime, ou des Bangladais. Généralement, ce sont des passeurs, des trafiquants d’êtres humains, qui se chargent d'en finir avec ces clandestins malades, affamés, confinés dans des camps insalubres et secrets installés en pleine jungle le long de la frontière thaïlandaise.
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Le ministre de l'Intérieur malaisien s'est dit effaré que de tels charniers aient pu être découverts dans le pays. "Je suis choqué", a-t-il déclaré, ajoutant que certains camps étaient peut-être là depuis cinq ans.
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La police thaïlandaise, de son côté, avait elle aussi découvert début mai des charniers dans des camps de transit de migrants du sud du pays. La Thaïlande avait alors décidé de sévir contre les passeurs, désorganisant les filières traditionnelles.
Des dizaines de milliers de migrants de Birmanie et du Bangladesh voisin ont pris le chemin de l'exode, souvent vers la Malaisie ou l'Indonésie, ces dernières années. Pour fuir la misère dans le cas de Bangladais, et les persécutions dans le cas des Rohingyas de Birmanie, considérés par l'ONU comme l'une des minorités les plus persécutées au monde.
Avec AFP