Cinq jours durant, les astronautes de la navette américaine Atlantis ont pu apporter les modifications et les réparations qui permettent au télescope Hubble de poursuivre ses observations jusqu'en 2014.
AFP - Après cinq jours de réparations arrimé à la navette américaine Atlantis, le télescope Hubble a repris mardi sa course dans l'espace, doté de nouveaux instruments devant lui permettre de rester encore cinq ans en orbite jusqu'à l'arrivée de son successeur.
"Le décrochage du télescope spatial Hubble a été confirmé à 12H57 GMT précises", a annoncé un responsable de la Nasa, Kyle Herring, sur la télévision de l'agence spatiale américaine.
Le télescope "est de nouveau livré à lui-même pour la dernière fois", a-t-il ajouté. Le décrochage est intervenu à quelque 560 km de la Terre, alors que les deux engins survolaient l'Afrique.
Manipulé par l'astronaute Megan McArthur, le bras robotisé d'Atlantis a libéré le télescope, tandis que deux membres de la mission, Mike Massimino et Mike Good, se tenaient prêts à sortir en cas de problème. Mais l'opération s'est déroulée sans difficulté.
"Hubble a été relâché, il a repris sans encombre son voyage d'exploration", a indiqué à la mission de contrôle de la Nasa, basée à Houston (Texas, sud des Etats-Unis), le commandant de bord d'Atlantis, Scott Altman.
"En repensant à cette mission, cela a été une incroyable aventure pour nous. Je crois que cela montre les réussites que les hommes peuvent obtenir quand ils surmontent les obstacles", a-t-il déclaré.
"Tout ne s'est pas passé comme prévu", a-t-il remarqué, en référence aux accrocs qui ont ponctué les sorties orbitales. Mais "nous avons fait des choses incroyables ensemble", a-t-il dit, ajoutant: "Maintenant Hubble peut continuer à explorer le cosmos".
Même enthousiasme à Houston, au centre de contrôle: "C'est merveilleux de voir Hubble, l'instrument scientifique le plus célèbre de tous les temps, complètement remis à neuf et prêt à travailler. Mercis à vous", a dit aux astronautes Dan Burbank, chargé de la communication avec Atlantis.
Une demi-heure après le décrochage, Atlantis s'éloignait progressivement du télescope, après avoir allumé ses propulseurs. Une fois que la distance séparant les deux engins sera suffisamment importante, l'équipage rangera le matériel qui a permis de faire la liaison entre Hubble et Atlantis.
La navette américaine et les sept astronautes doivent rentrer vendredi à Cap Canaveral en Floride (sud-est des Etats-Unis), au terme de leur mission de onze jours qui aura permis de donner une nouvelle jeunesse à Hubble.
Après 19 ans de carrière pendant lesquels il a transmis plus de 750.000 images spectaculaires des confins du cosmos et des millions de données, le télescope, fruit d'une collaboration entre la Nasa et l'Agence spatiale européenne (ESA), montrait des signes de fatigue.
Entre jeudi et lundi, les astronautes ont effectué cinq sorties orbitales pour réparer certains de ses outils qui avaient cessé de fonctionner depuis des années et en greffer de nouveaux, qui permettront une exploration encore plus profonde de l'espace.
Outre la difficulté technique, ces opérations étaient plus risquées qu'un vol vers la Station spatiale internationale (ISS), du fait du danger accru d'un impact de micro-météorite ou de débris orbital à l'altitude plus élevée de l'orbite de Hubble (560 kilomètres contre 350 km pour l'ISS).
"Nous sommes particulièrement contents de la réussite de cette mission", a commenté le responsable de Hubble à la Nasa, Preston Burch. "D'un autre côté, c'est un peu triste. C'est la dernière fois que nous avons la possibilité d'entretenir et d'améliorer (Hubble)".