Deux juges et un procureur égyptiens ont été tués par balle samedi dans le nord du Sinaï. Cette attaque intervient quelques heures à peine après la condamnation à mort de l'ex-président islamiste Mohamed Morsi par un tribunal égyptien.
Deux juges et un procureur égyptiens ont été tués par balle samedi 16 mai dans le nord du Sinaï, en Égypte, d’après un porte-parole du ministère de la Santé. La zone est le théâtre d'attentats jihadistes ciblant habituellement les forces de sécurité, mais il s'agit cette fois de la première attaque visant des magistrats. Elle intervient quelques heures à peine après que la justice a condamné à mort le président islamiste Mohamed Morsi, destitué par l'armée en juillet 2013.
Le véhicule des magistrats a été attaqué dans la ville d'El-Arich, le chef-lieu du Nord-Sinaï. Des assaillants armés ont stoppé le convoi avant d'ouvrir le feu sur le groupe, selon un responsable de la police. "Quatre personnes ont été tuées par balle : deux juges, un procureur et le chauffeur", a indiqué le porte-parole du ministère de la Santé, Hossam Abdel Ghaffar, précisant qu'un autre procureur avait également été blessé.
Des jihadistes du Sinaï condamnés à mort
Les groupes jihadistes qui revendiquent habituellement les attentats quasi quotidiens contre les forces de l'ordre dans le Sinaï disent agir en représailles à la répression sanglante qui s'est abattue sur les partisans de l’ex-président Mohamed Morsi depuis sa destitution.
Dans les heures qui ont précédé l'attaque, Mohamed Morsi avait été condamné à mort en première instance, avec une centaine d'autres accusés, pour des évasions de prison et des violences durant la révolte populaire de 2011 contre Hosni Moubarak. Certains des co-accusés de Morsi appartiennent justement à des mouvements jihadistes basés dans le Sinaï.
>> À lire sur France 24 : L'ex-président égyptien Mohamed Morsi condamné à mort en première instance
L’état d’alerte renforcé en Égypte
Suite à l’attaque, le ministère de l'Intérieur a décrété l'état d'alerte renforcé à travers le pays, annulant jusqu'à nouvel ordre les congés des policiers, selon un responsable de la police. L’actuel président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a condamné "une attaque terroriste odieuse". Il a également demandé que "tous les moyens nécessaires soient fournis pour protéger les juges (...) en particulier ceux en poste dans des zones frappées par la violence et le terrorisme", selon un communiqué publié par la présidence.
Le Nord-Sinaï, dans l'est du pays, est le bastion du groupe jihadiste Ansar Beït al-Maqdess qui s'est rebaptisé "Province du Sinaï" pour marquer son allégeance à l’organisation de l’État islamique depuis novembre 2014.
Avec AFP