La Cour administrative de Jakarta a commencé à examiner, mercredi, le recours du Français Serge Atlaoui, condamné à la peine de mort pour trafic de drogue en Indonésie. Un jugement pourrait être rendu le 28 mai ou mis en délibéré.
Dans le couloir de la mort depuis huit ans, le Français Serge Atlaoui doit retenir son souffle. La Cour administrative de Jakarta a commencé à examiner, mercredi 13 mai, le recours de ce Français de 51 ans, condamné en 2007 à la peine de mort pour trafic de drogue en Indonésie.
Serge Atlaoui conteste devant la justice administrative le rejet de sa demande de grâce par le président indonésien Joko Widodo, survenu il y a quelques mois. En avril, la Cour administrative s'était déclarée incompétente sur le sujet. Une décision que conteste désormais l'avocat de la défense.
Selon son avocate Nancy Yuliana, la Cour administrative avait bel et bien la compétence pour examiner le rejet de la grâce présidentielle : "Pour nous, cette affaire peut toujours être tranchée par une cour administrative", a-t-elle déclaré. "Nous sommes toujours optimistes, car l'optimisme a jusqu'à présent porté ses fruits."
Une nouvelle audience a été fixée au 20 mai. La défense devra soumettre ses arguments écrits à la Cour administrative, laquelle entendra le 26 mai des experts judiciaires ou des témoins convoqués par la défense avant une dernière audience le 28 mai. La semaine dernière, une source diplomatique française avait expliqué que le "processus légal indonésien suivait son cours normal et [que] cela pourrait prendre encore du temps".
Changement de ton
"Pour l’instant, le procureur général indonésien reste très évasif. Mais il y a vraiment un changement de ton du côté du parquet indonésien", constate Marie Dhumières, correspondante de France 24 en Indonésie. La journaliste rappelle que, lorsque le nom de Serge Atlaoui avait été retiré de la liste des dernières exécutions il y a quelques semaines, ce même procureur s’était empressé de déclarer que le condamné français serait exécuté, seul, dès que son recours serait rejeté. "Désormais le procureur se montre beaucoup plus prudent."
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De leur côté, la famille de Serge Atlaoui et la diplomatie française préfèrent désormais rester silencieuses.
Il était initialement prévu que le Français soit exécuté avec huit autres condamnés à mort pour trafic de drogue - deux Australiens, un Brésilien, quatre Africains et un Indonésien. Les huit hommes ont été passés par les armes le 29 avril. Au dernier moment, Serge Atlaoui a lui été retiré de la liste des personnes devant être exécutées de manière imminente, les autorités indonésiennes ayant invoqué cette procédure en cours pour justifier ce retrait.
Avec AFP