
L'Otan et l'UE sont "profondément préoccupés" après les affrontements meurtriers survenus ce week-end en Macédoine entre un groupe armé d’origine albanaise et la police. Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a lancé un appel au calme.
L'Otan et l'UE ont appelé à la retenue en Macédoine après des affrontements au cours du week-end entre la police et des membres d'un groupe armé d'origine albanaise qui ont fait 22 morts. Dimanche 10 mai, après les violences, un deuil national de deux jours a été décrété dans cette ex-république yougoslave candidate à l'adhésion à l'UE.
Le porte-parole de la police macédonienne a fait état d’un bilan de huit policiers tués et 37 blessés lors de ces violences qui ont eu lieu à Kumanovo, dans le nord du pays, à proximité de la frontière avec le Kosovo. "D'autre part, 14 cadavres en uniforme ont été retrouvés sur place", a indiqué la police, faisant référence aux membres du groupe armé.
"Profondément préoccupés" par ces violences, l'Otan et l'UE ont appelé au calme par la voix du secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg qui a demandé à "chacun de faire preuve de retenue et d'éviter toute nouvelle escalade dans l'intérêt du pays et de l'ensemble de la région". Pour cause, ces affrontements ont réveillé la crainte d'un conflit similaire à celui de 2001, qui avait opposé pendant six mois les forces armées macédoniennes aux rebelles albanais. Ces derniers réclamaient davantage de droits au sein de la société.
D'après la police macédonienne, qui annoncé la fin de son opération à Kumanovo dimanche soir, cinq des leaders des insurgés sont des ressortissants albanais du Kosovo.
Le Kosovo appelle au calme
Selon la police, les assaillants faisaient partie d'un "groupe terroriste particulièrement dangereux", dont les membres sont sous mandat d'arrêt international. Plus d'une trentaine de personnes ont participé à l'attaque, pour la plupart des citoyens de Macédoine, mais aussi cinq du Kosovo et un d'Albanie, désignés comme d'origine albanaise.
Ce groupe est "venu d'un pays voisin", avait assuré samedi la police sans l'identifier, mais la presse locale affirme qu'il s'agit du Kosovo majoritairement albanais. Alors que la Serbie renforçait ses troupes aux frontières, l'Albanie et le Kosovo ont lancé des appels au calme. Pristina a demandé "à toutes les parties de trouver une solution par la voie du dialogue politique".
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En Macédoine, la minorité albanaise musulmane représente un quart des 2,1 millions d'habitants du pays. Ces affrontements entre la police macédonienne et des assaillants d'origine albanaise ne sont pas nouveaux. Le 21 avril, un groupe armé d'Albanais venus du Kosovo avait brièvement pris possession d'un petit commissariat de police à la frontière nord de la Macédoine, réclamant la création d'un État albanais sur le territoire de cette ex-république yougoslave.
Avec AFP