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À Sarajevo, Biden plaide pour l'intégration de la Bosnie dans l'UE

Au premier jour de sa tournée dans les Balkans, le vice-président américain, Joe Biden, a appelé la Bosnie à adopter les réformes nécessaires en vue d'un rapprochement avec l'Union européenne (UE).

AFP - Le vice-président américain Joe Biden a promis mardi, au premier jour de sa tournée dans les Balkans, le soutien de Washington aux pays de la région dans leurs démarches de rapprochement de l'Union européenne, dans un discours devant le parlement bosniaque à Sarajevo.

"La porte est ouverte pour les pays de cette région, pour la première fois dans l'histoire, pour qu'ils deviennent partie intégrante d'une Europe libre. Les Etats-Unis vont vous aider à franchir cette porte", a déclaré M. Biden.

Le diplomate en chef de l'Union européenne, Javier Solana, était présent dans la salle.

M. Solana a rejoint M. Biden pour son séjour à Sarajevo, avec pour objectif de délivrer un message commun de Bruxelles et Washington en faveur des réformes à adopter par la Bosnie en vue de son rapprochement de l'Otan et de l'Union européenne.

Le numéro deux américain a encore assuré de l'"engagement renouvelé" de l'administration du président Barak Obama "en faveur de l'Europe".

"Nous sommes de retour, et nous allons y rester", a-t-il affirmé.

Dans la journée, MM. Biden et Solana se sont entretenus avec les membres de la présidence tripartite bosniaque (musulman, serbe et croate).

S'adressant aux élus bosniaques, M. Biden a mis en garde contre la rhétorique nationaliste en Bosnie en rappelant les horreurs de la guerre intercommunautaire qui a ravagé cette ex-république yougoslave de 1992 à 1995.

Dans la journée, M. Solana avait également dénoncé cette situation.

"Depuis trois ans nous avons vu une croissance aiguë et dangereuse de la rhétorique nationaliste", a déclaré M. Biden.

Exhortant les dirigeants bosniaques à oeuvrer ensemble pour faire "fonctionner la Bosnie comme un vrai pays", il a averti: "Au pire, vous allez sombrer dans le chaos ethnique qui a défini votre pays pendant une bonne partie d'une décennie et vous allez être jugés sévèrement par l'Histoire et par vos enfants".

La Bosnie est toujours le théâtre d'une surenchère nationaliste entre les leaders musulmans, serbes et croates, dirigeant les communautés qui se sont opposées durant cette guerre sanglante qui a fait environ 100.000 morts.

Depuis 1995, en vertu de l'accord de paix de Dayton (Etats-Unis), la Bosnie est divisée en deux entités, la Republika Srpska (RS, Serbes) et la Fédération croato-musulmane, unies par de faibles institutions centrales.

L'organisation du pays est depuis un sujet de discorde entre les Serbes qui veulent préserver leur autonomie, et les Musulmans qui souhaitent un gouvernement central fort. La communauté internationale, dont les Etats-Unis et l'Union européenne, exigent aussi le renforcement des institutions centrales.

M. Biden a évoqué son voyage mercredi à Belgrade où la position américaine en faveur de l'indépendance du Kosovo a suscité des tensions l'an dernier.

Il a indiqué qu'il allait exprimer la volonté des Etats-Unis de "bâtir une nouvelle relation saine avec la Serbie".

"Nous ne nous attendons pas à voir la Serbie reconnaître bientôt le Kosovo, mais nous nous attendons à ce que Belgrade coopère avec l'Union européenne et d'autres acteurs internationaux clé au Kosovo", a-t-il ajouté.

M. Biden a néanmoins souligné que pour Washington l'indépendance du Kosovo était "irréversible" et d'une "importance cruciale pour la stabilité et le progrès de la région".

Après la Serbie, M. Biden doit se rendre au Kosovo avant de partir vendredi pour le Liban.