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Jean-Marie Le Pen ne se rendra pas au bureau exécutif du Front national

Malgré sa convocation, Jean-Marie Le Pen a annoncé qu’il refusait de se rendre lundi au bureau exécutif du FN, réuni en vue d’éventuelles sanctions. Le président d'honneur du parti a exclu tout retrait politique.

Jean-Marie Le Pen n’entend pas se soumettre aux décisions du Front national. Alors qu’il est convoqué, lundi 4 mai, par le bureau exécutif du FN, la plus haute instance du parti, le président d’honneur de la formation d’extrême droite a déclaré qu’il "refusait" de se présenter à ce conseil de discipline. "Je refuse d'aller au bureau exécutif", a-t-il indiqué à des journalistes.

L’instance dirigeante du parti pourrait aller jusqu'à lui retirer son titre de "président d'honneur", après ses multiples propos polémiques. L’ancien candidat à la présidentielle a par ailleurs exclu tout retrait de la vie politique et indiqué qu'il continuerait à parler en son nom, même si, par ailleurs, il compte "bien sûr" toujours soutenir Marine Le Pen en tant que "présidente du FN".

Répétition de sa vision des chambres à gaz, "détail" de l'Histoire, défense du maréchal Pétain, du "monde blanc" et critique en règle de la démocratie comme système politique : Jean-Marie Le Pen a multiplié les provocations début avril, au lendemain de départementales plutôt réussies pour le FN.

Une enquête a d'ailleurs été ouverte par le parquet de Paris pour contestation de crime contre l'humanité concernant les premières déclarations.

Entre-temps, il a néanmoins décidé de s'effacer devant sa petite-fille Marion Maréchal-Le Pen pour conduire la liste FN en PACA aux régionales de décembre.

Exclusion possible?

Dimanche, Marine Le Pen a fait un pas de plus vers la mise à l'écart définitive de son père : "Jean-Marie Le Pen ne doit plus pouvoir s'exprimer au nom du Front national, ses propos sont contraires à la ligne fixée", a tranché la présidente du FN sur le plateau du Grand Rendez-vous Europe 1-Le Monde-iTELE. "Il ne faut pas que ses propos engagent le mouvement".

Florian Philippot, influent numéro deux du parti, en a rajouté dans la dramatisation. Interrogé dimanche soir sur l'hypothèse d'une exclusion, il a répondu: "tout est possible".

Que peut-il se passer lundi dans le huis clos de l'instance frontiste ? Tout en estimant "qu'il outrepasse complètement les prérogatives que lui donne son statut personnel", la patronne du FN n'a quant à elle pas dit concrètement quelle sanction elle souhaitait voir tomber sur le président d'honneur de son parti.

Que Jean-Marie Le Pen quitte de force le parti qu'il a cofondé en 1972 serait "surnaturel, surréaliste", a pour sa part prévenu son principal soutien, la vice-présidente Marie-Christine Arnautu. Pour plusieurs cadres du parti, tout dépendra de la manière, conciliante ou provocante, dont Jean-Marie Le Pen se présentera devant ses "juges".

Peut-il se voir retirer sa présidence d'honneur du parti ? Une opération juridiquement compliquée et qui pourrait par ailleurs réveiller la "bête blessée", craignent certains.

En toile de fond, c'est la stratégie de "dédiabolisation" de Marine Le Pen qui est en jeu, alors qu'un sondage BVA-Orange-iTELE publié samedi la conforte dans sa stratégie : près d'un Français sur trois (32%) souhaite qu'elle ait davantage d'influence dans la vie politique française - son meilleur score sur cet indicateur -, alors que Jean-Marie Le Pen voit sa "cote d'influence" plonger à 2%.

>> À lire sur France 24 : "Pour les jeunes militants du FN, 'Jean-Marie Le Pen doit partir'"

Avec AFP