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La Comission européenne a ouvert mercredi une procédure pour abus de position dominante en Europe contre le géant énergétique russe Gazprom. Cette décision intervient dans un contexte de relations tendues entre la Russie et l'Europe.

Margrethe Vestager a encore frappé. La commissaire européenne à la Concurrence a annoncé, mercredi 22 avril, l'ouverture d'une procédure contre le géant russe Gazprom, l'accusant d'abus de position dominante en Europe. Le groupe russe a contesté, dans un communiqué, "les objections formulées par la Commission européenne [qui sont] infondées".

C'est le deuxième poids très lourd économique que la commissaire danoise décide de poursuivre en moins de deux semaines. Elle avait déjà fait beaucoup parler d'elle en lançant une procédure similaire contre Google le 14 avril.

Mais s'attaquer à Gazprom est aussi une décision politiquement sensible. Le géant de l'énergie est, en effet, perçu comme l'un des principaux alliés économiques du Kremlin. Cette procédure intervient alors que les relations entre l'Europe et la Russie sont très dégradées, sur fond de crise ukrainienne.

Gaz surfacturé

"Toute charge de ce type contre Gazprom serait vue comme une sanction supplémentaire de l'Union européenne contre la Russie", avait déclaré une source proche du Kremlin à Reuters, lundi 20 avril, alors que les rumeurs d'une éventuelle procédure devenaient de plus en plus persistantes.

Mais Margrethe Verstager semble n'avoir cure de ce contexte diplomatique. "Toutes les entreprises qui sont actives en Europe - qu'elles soient européennes ou non - doivent se soumettre aux règles de l'UE", a-t-elle simplement déclaré, mercredi.

Cela faisait trois ans que Bruxelles enquêtait sur les pratiques commerciales de Gazprom, à la suite d'une plainte de la Lituanie. Le groupe russe est accusé d'avoir pu, grâce à sa position dominante sur le marché de l'extraction du gaz, surfacturer le prix de la précieuse matière première. Il est aussi soupçonné d'interdire à ses clients d'aller voir ailleurs si le gaz y est moins cher. Le géant russe a maintenant dix semaines pour répondre aux accusations européennes.

Avec Reuters