logo

Le secrétaire d'État français chargé des Anciens combattants s'est rendu dimanche à Sétif en Algérie pour commémorer le 70e anniversaire du massacre de milliers d'Algériens sous la colonisation française. Une première pour un ministre français.

Le secrétaire d'État français chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, Jean-Marc Todeschini, a rendu hommage, dimanche 19 avril, aux victimes algériennes de Sétif, 70 ans après le massacre qui a fait des milliers de morts.

Premier responsable gouvernemental français à se rendre à Sétif, Jean-Marc Todeschini a déposé une gerbe de fleurs devant le Mausolée de Saal Bouzid, première victime de la répression du 8 mai 1945.

Ce jour-là, alors que la France célébrait la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie, les festivités tournèrent au drame à Sétif, Guelma et Kheratta, dans l'est de l'Algérie, où des nationalistes défilèrent, drapeaux algériens à la main.

La répression des manifestations, considérées comme les prémices de la guerre d'indépendance, fit plusieurs milliers de morts parmi les Algériens - jusqu'à 45 000 selon la mémoire collective algérienne - victimes de la police, de l'armée ou de milices de colons. Une centaine d'Européens, pris à partie par des nationalistes algériens, furent également tués.

Une "démarche d'amitié"

Accompagné de son homologue algérien Tayeb Zitouni, Jean-Marc Todeschini a expliqué avoir débuté son "voyage mémoriel Algérie par Sétif, en cette année du 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, au nom de l'amitié franco-algérienne".

Il a indiqué que "ce geste est la traduction des propos tenus par le président de la République, François Hollande, devant le Parlement algérien en décembre 2012".

"Je reconnais ici les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien. Les massacres de Sétif, de Guelma et de Kherrata demeurent ancrés dans la conscience des Algériens, mais aussi des Français", avait alors déclaré François Hollande devant les parlementaires algériens.

La visite de Jean-Marc Todeschini s'inscrit "dans une démarche d'amitié, de respect et dans le souci de continuer à appréhender notre mémoire commune de manière apaisée", a-t-il ajouté.

Après Sétif, il doit se rendre à Mers el-Kébir, dans le golfe d'Oran (ouest), pour commémorer le 75e anniversaire de l'attaque de la Marine française par la Marine britannique, en juillet 1940, peu après la signature de l'armistice franco-allemand avec le Troisième Reich.

Avec AFP