Un accrochage dans la province orientale d'Agri en Turquie entre des rebelles du PKK et l'armée turque a fait cinq morts parmi les séparatistes. Il s'agit de l'affrontement le plus violent de ces derniers mois.
L’armée turque a annoncé samedi 11 avril avoir tué cinq rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans la région d'Agri dans le sud-est du pays lors d’affrontements.
"Cinq terroristes ont été tués et un a été blessé et arrêté", a expliqué l'armée dans un communiqué. Quatre soldats ont également été blessés au cours de ces heurts.
"Des terroristes ont ouvert le feu sur nos forces, qui ont aussitôt riposté", peut-on lire dans ce communiqué. "Nous avons dépêché des avions de reconnaissance, des hélicoptères de combat et des renforts de troupes au sol dans la région, où les accrochages continuent".
Selon l’armée, les soldats se sont rendus dans cette zone du district de Diyadin, proche de la frontière iranienne, après avoir appris qu'un "festival" y était prévu pour promouvoir le PKK. Des rebelles auraient tiré sur des soldats qui ont répliqué. Cette version est toutefois contestée par des sites internet pro-kurdes, qui affirment pour leur part que les militaires ont lancé un assaut contre "une opération de plantation d'arbres" menée par des responsables politiques locaux.
Un fragile processus de paix
Ces affrontements sont en tout cas les plus meurtriers depuis ces derniers mois et fragilisent le processus de paix. Ankara et le PKK ont conclu un cessez-le-feu il y a deux ans, dans le cadre de négociations visant à mettre un terme à trente ans d'une insurrection kurde qui a fait dans les 40 000 morts dans le sud-est du pays.
A l’annonce de cet accrochage, le président turc Recep Tayyp Erdogan a accusé le PKK de tenter de "dynamiter la paix dans le pays et de saboter le processus de paix". Il a aussi pointé du doigt les hommes politiques pro-kurdes en les accusant d'utiliser l'insurrection comme stratégie de campagne électorale.
"Un certain parti politique cherche à gagner des voix grâce aux actes d'une organisation terroriste qui recherche la division", a-t-il déclaré en faisant allusion au Parti démocratique du peuple (HDP), qui joue le rôle d'intermédiaire entre le gouvernement et le PKK.
Partisan de la paix avec les Kurdes, le président islamo-conservateur Erdogan a musclé son discours dans la perspective des élections législatives du 7 juin. À plusieurs reprises, il a accusé le gouvernement d'être trop conciliant avec le PKK.
Avec AFP et Reuters