Au menu de cette revue de presse présentée vendredi par Sandrine Gomes, l'inquiétude après les déclarations de l'ayatollah Ali Khamenei sur l'accord international sur le nucléaire iranien, l'Arabie saoudite et le bourbier yéménite et enfin, ce sommet historique des Amériques où les présidents américains et cubains se retrouveront face-à-face. Une première depuis 56 ans.
La presse internationale revient vendredi sur les dernières déclarations de l’ayatollah Ali Khamenei sur l’accord du nucléaire iranien. L’inquiétude du guide suprême est à la Une du "Wall Street Journal". Jeudi, il a annoncé qu’il n’y avait aucune garantie de parvenir à un accord final avec les grandes puissances. Il ne garantit "ni l’accord, ni son contenu ni même si les négociations iront jusqu’au bout". En effet, les iraniens exigent, en cas d’accord définitif, la levée immédiate de toutes les sanctions économiques, or cette question n’a pas encore été tranchée. Pour le journal iranien, "Kayhan", s’il n’y a pas de levée des sanctions c’est la faute du lobby juif aux États-Unis. Selon le quotidien, il fait tout pour faire capoter cet accord en mettant la pression sur Barack Obama. Une absence d’accord dont pourrait se réjouir d'autres pays, notamment la Syrie de Bachar al-Assad. Selon le "Wall Street Journal", "un accord avec Téhéran pourrait signifier un rapprochement avec les Washington et Bruxelles, menaçant par conséquent Assad. La Syrie pourrait, selon le quotidien, perdre son allié clé dans la région. Une hypothèse plausible car le soutien iranien à la Syrie précise le "Wall Street Journal" est devenu très couteux et intenable d’un point de vue économique.
L’Iran est aussi au cœur de la presse internationale en raison de son implication au Yémen. Après trois semaines de guerre et déjà plus de 500 morts depuis l’intervention de la coalition armée conduite par l’Arabie Saoudite, l’ayatollah Ali Khamenei accuse les Saoudiens de commettre un génocide. Des déclarations commentées dans le "Guardian". Pour l’Arabie Saoudite, la partie semble loin d’être gagnée selon le "Washington Post". Dans son édito, le journal américain estime que le Yémen sera à l’Arabie Saoudite ce que le Vietnam a été pour les États-Unis. Autrement dit, un bourbier dont le pays aura du mal à sortir. Selon un spécialiste, les frappes aériennes n’ont abouti qu’à l’accélération de la fragmentation des tribus et milices, à l'accentuation du vide sécuritaire, du manque d’eau potable et de nourriture dans un pays souffrant déjà de malnutrition. Un terreau favorable, selon le journal, au recrutement des groupes radicaux.
La presse internationale analyse également le sommet des Amériques qui s’ouvre vendredi au Panama. Un sommet pour l’Histoire titre "le Figaro". Pour la première fois depuis 1956, un président américain et cubain se réunissent. Pour "The Independent", la prudence et la méfiance seront de mise à ce sommet. Les Cubains veulent le changement mais pas à n’importe quel prix. Selon le journal britannique, ils ne veulent pas que les États-Unis leur imposent leurs conditions. Néanmoins, le quotidien évoque dans son édito une nouvelle ère dans les relations américano-cubaine. Le "Wall Street Journal" titre, de son côté, sur un sommet qui se concentrera davantage sur les liens avec Cuba que sur les différends, le meilleur moyen de mettre fin à un demi-siècle de Guerre froide.