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Presse française, jeudi 9 avril 2015. Au menu de cette revue de presse, la rupture affichée entre Jean-Marie Le Pen et sa fille. Et un entretien avec «la pétroleuse» Ségolène Royal.

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A la Une de la presse française, ce matin, la rupture entre Jean-Marie Le Pen et sa fille, Marine.
La présidente du FN a déclaré hier que son père, le président d’honneur du parti, était «dans une spirale entre la stratégie de la terre brûlée et le suicide politique», après les récentes déclarations de celui-ci dans l’hebdo d’extrême-droite Rivarol. Sa fille annonce dans le Figaro qu’elle ne soutiendra pas sa candidature aux régionales en Paca, et qu’elle compte réunir le bureau politique du FN pour «déterminer les moyens pour préserver les intérêts du parti, sa ligne politique et ses statuts».
A aucun moment la patronne du Front national ne prononce le mot «exclusion». D’après le Parisien, si la condamnation publique des propos de Jean-Marie Le Pen est majoritaire, sa mise à la porte «divise en interne», et nécessiterait une modification des statuts du FN, et une réunion en congrès extraordinaire.
Cette rupture affichée est accueillie avec perplexité. «En se débarrassant de son encombrant fondateur, le FN va-t-il s’acheter une respectabilité?», s’interroge Libération, qui évoque une situation «à qui père gagne». «La vieillesse emmerde le Front national», ironise le journal, qui estime que si «le Front national se garde, dans ses instances dirigeantes, de toute déclaration raciste, il n’en devient pas pour autant républicain». «Désigner l’immigration comme la source principale des maux du pays», «n’est-ce pas désigner un bouc émissaire national à la crise?», demande le journal, qui dénonce une politique fondée «sur l’éternel préjugé xénophobe».
Pour l’Opinion, la rupture entre la présidente du FN et son père «constitue un pas de plus sur la voie de la «normalisation» du parti. Désormais, la patronne du Front national peut «poursuivre un objectif tout aussi percutant: la diabolisation du futur», «une voie populiste» «où les déboires de la France sont attribués «à l’ennemi extérieur», «c’est-à-dire pêle-mêle à l’étranger, à la finance, à Bruxelles, à l’euro, etc» - un «constat simpliste» duquel «découle une philosophie de l’isolement basée sur des mesures protectionnistes, nationalistes et étatistes caduques». «Davantage qu’aux fantômes du passé, c’est à ce message économique de repli que les adversaires du FN devraient s’attaquer sans relâche».
Ce constat est partagé par la Croix, qui évoque un FN mariniste qui s’est inscrit «malgré quelques adaptations rhétoriques», «dans une continuité parfaite avec l’histoire de l’extrême-droite, en mobilisant les peurs et en stigmatisant l’étranger». «Hors l’antisémitisme, est-il vraiment question de désaccords politiques?».  «Ne faut-il pas voir là, plutôt, le dépit d’un père dépossédé de son œuvre? Sur le fond, qui peut dire en quoi Marine Le Pen a trahi Jean-Marie Le Pen?».
A la Une également ce matin, la réponse de Ségolène Royal à ses détracteurs, qui lui reprochent «son goût des annonces spectaculaires non suivies d’effets». Dans une interview au Parisien, la ministre de l’Environnement se défend contre ceux qui se demandent «à quoi sert Ségolène Royal». Surnommée «la pétroleuse» par le journal, elle assure qu’elle ne donne ni dans la démagogie ni les vaines gesticulations. «Ma méthode, c’est de porter un autre regard sur les problèmes qui se posent, les mettre à plat et ensuite de rapprocher les points de vue inconciliables. C’est  l’application d’un principe assez simple: on gagne toujours à dire la vérité, même si au début, cela surprend». 
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