Grâce à un match nul arraché à domicile contre Arsenal (0-0) lors de l'avant-dernière journée de Premier League, les Red Devils remportent leur troisième titre consécutif de champion d'Angleterre - le 18e de leur histoire.
AFP - Manchester United a remporté samedi son troisième sacre consécutif de champion, le 18e de son histoire, ce qui lui permet de rejoindre son grand rival de Liverpool comme club le plus titré d'Angleterre.
Ce triomphe a été scellé par un nul tendu, arraché à domicile contre Arsenal (0-0) lors de la 37e et avant-dernière journée.
Etrangement, Manchester n'avait eu jusqu'alors qu'une fois l'occasion de remporter le titre devant son public, en 1999.
Cette saison-là, les Red Devils avaient aussi remporté la Ligue des champions (dont ils sont les tenants), exploit qu'ils peuvent répéter le 27 mai à Rome contre le FC Barcelone, au terme d'une saison qui les a déjà vus remporter le Mondial des clubs et la Coupe de la Ligue anglaise.
Au moment où ses joueurs paradaient avec le trophée samedi sur la pelouse d'Old Trafford, l'entraîneur Alex Ferguson s'est peut-être souvenu de l'accueil d'Anfield en 1994, après que Manchester avait remporté un titre si longtemps attendu: "Revenez chanter +OOh Aah Cantona+ quand vous en aurez gagné 18", ricanait le Kop de Liverpool.
Le 11e de Fergie
C'est chose faite. L'Ecossais a fait "chuter Liverpool de son +putain+ de piédestal", mission qu'il s'était fixée à son arrivée au club en 1986 et qui semblait alors impossible.
Mais à 67 ans, l'Ecossais, qui a remporté onze titres nationaux et deux Ligues des champions, n'est pas rassasié: "La perspective de remporter plus de titres avec cette équipe me parle bien plus que d'arriver à la hauteur de quiconque." Si Huddersfield Town, Arsenal et Liverpool ont également remporté trois titres de rang dans l'histoire du football anglais, personne n'a pour l'heure réussi de quadruplé.
Manchester récolte les fruits de son intransigeance défensive (onze buts encaissés en déplacement, seize matches sans qu'Edwin Van der Sar ne s'incline entre novembre et mars), son réalisme assassin contre les équipes de second rang, et sa rage de vaincre, incarnée par sa victoire contre Aston Villa le 5 avril. Menés 2 à 1 à dix minutes de la fin, la bande de Ferguson avait renversé la vapeur avec un but dans les arrêts de jeu du débutant Federico Macheda, qui restera comme le tournant décisif de la saison.
Moins flamboyant
Pour le reste, à l'image de leur match contre Arsenal samedi, Manchester a été moins flamboyant que la saison passée, avec notamment un apport décevant de l'attaquant bulgare Dimitar Berbatov, recruté à prix d'or. Avec 67 buts à une journée de la fin, Manchester promet d'être le champion le moins prolifique depuis plus de dix ans.
Liverpool, à qui le titre échappe depuis 1991, est apparu comme un concurrent redoutable, prenant deux fois le meilleur, sans contestation possible, sur les champions (2-1 et 4-1 à Old Trafford). Cette saison restera paradoxalement comme celle de la plus lourde défaite de Manchester à domicile depuis 17 ans...
S'il peut apparaître comme un perdant peu gracieux, l'entraîneur de Liverpool, Rafael Benitez a des arguments quand il dit que Manchester est "l'équipe qui a le plus de points en fin de saison", pas forcément la meilleure. Les Reds peuvent regretter leur immense coup de pompe de janvier et février, quand ils ont abandonné onze points contre des équipes de second rang.
Avec Chelsea, Arsenal et peut-être Manchester City en arbitres, la lutte pour rester seul sur le piédestal s'annonce acharnée l'an prochain.