logo

Le secrétaire d'État français chargé des Anciens combattants, Jean-Marc Todeschini, souhaite se rendre à Sétif, où des milliers d'Algériens ont été massacrés sous la colonisation française voilà 70 ans. Une première à ce niveau de représentation.

Jean-Marc Todeschini, le secrétaire d'État français chargé des Anciens combattants, souhaite effectuer un "voyage mémoriel" du 19 au 21 avril à Sétif (nord-est) puis Mers el-Kébir (ouest) et Alger, a indiqué, mardi 7 avril, son cabinet.

Il s'y rendrait en avril non pour éluder les commémorations officielles algériennes, qui ont lieu en mai, mais pour des raisons d'agenda, la France célébrant de son côté le 8 mai le 70e anniversaire de la fin de la guerre de 1939-1945, a précisé son cabinet.

"Jean-Marc Todeschini est effectivement disponible pour faire un voyage mémoriel en Algérie notamment en cette année du 70e anniversaire du massacre de Sétif. Mais le secrétaire d'État attend encore l'accord des autorités algériennes avec qui ce déplacement doit se faire en bonne intelligence", a souligné cette même source.

Il s'agirait de la première participation d'un représentant du gouvernement français aux commémorations de Sétif. "Le message du gouvernement sera : 'Aucune mémoire n'est oubliée, on est dans une mémoire apaisée'", poursuit le cabinet.

>> À lire sur France 24 : Massacre du 8 mai 1945 : "Faire un procès à l'État français n'aurait pas de sens"

Le massacre de Sétif reste l'une des pages les plus noires de l'Algérie française. Le 8 mai 1945, alors que la France célébrait la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie, les festivités tournèrent au drame à Sétif, Guelma et Kheratta, dans l'est de l'Algérie, où des nationalistes défilèrent, drapeaux algériens à la main.

La répression des manifestations, considérées comme les prémices de la guerre d'indépendance, fit plusieurs milliers de morts parmi les Algériens - jusqu'à 45 000 selon la mémoire collective algérienne - victimes de la police, de l'armée ou de milices de colons. Une centaine d'Européens, pris à partie par des nationalistes algériens, furent également tués.

Jusque-là, des ambassadeurs de France en Algérie, et plus récemment François Hollande, ont simplement reconnu les "souffrances de la colonisation infligées" aux Algériens en dénonçant un "système colonial injuste et brutal".

L'Algérie, elle, souhaiterait que la France aille au-delà de cette politique des "petits pas" et présente ses excuses pour son passé colonial. Paris se refuse pour l'heure à faire acte de repentance tout en reconnaissant que la relation franco-algérienne doit reposer sur un "socle de vérité".

Avec AFP