Nos correspondants au Kenya ont rencontré un survivant de l'attaque de l'université de Garissa. Il s'est caché pendant plusieurs heures dans des toilettes du campus avant de s'échapper avec l'aide d'un soldat kényan. Lundi, il a retrouvé sa famille.
Lundi 6 avril, lors d’une cérémonie organisée dans le stade de Nairobi, les survivants du massacre de l’université de Garissa ont retrouvé leurs familles. À cette occasion, Michael Njoroge a pu étreindre son fils, Gibsy, rescapé de l'attaque au cours de laquelle 148 personnes ont été tuées. "Je remercie le seigneur, je suis très heureux, très très heureux, rempli de joie de le voir et je sais qu'il accomplira ses rêves", s’exclame-t-il, fou de joie.
Arrivé dans la ferme familiale près de Nairobi, Gibsy raconte comment il a échappé à la folie meurtrière des islamistes Shebab. L'étudiant s'est caché dans les toilettes pendant plus de quatre heures, alors que les terroristes tiraient depuis le toit de l'université.
"Les corps, je ne les ai pas comptés, on sautait par dessus, moi je courais. Parfois on marchait dessus. Certains étaient couverts de sang. Peut-être tel ou tel n'était pas mort mais on marchait quand même dessus. Si vous hésitiez, vous étiez mort", raconte-t-il.
"Un des soldats m'a envoyé une corde et m'a dit : ‘Attache-toi quelque part, où tu veux.’ Alors j'ai mis la corde autour de mes bras et il m'a tiré de là. À coté de moi, une balle a touché le mur. Je pense qu’elle m'était destinée. Le soldat m'a regardé et il m'a dit que j’avais de la chance."
Son frère de 12 ans, Boris, a cru ne jamais revoir son aîné. "Je l’ai serré dans mes bras. J’étais très heureux. J’ai pleuré mais j’étais très heureux."
Gibsy espère reprendre ses études et devenir ingénieur. Le gouvernement kényan annonce que les survivants de Garissa pourront changer de campus universitaire.