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L'ONU réclame un accès au camp de Yarmouk, en Syrie

Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé lundi à ce que des mesures "pour assurer protection et assistance" à la population de Yarmouk soient prises. Il demande un accès sécurisé au camp palestinien afin de permettre l'évacuation des civils.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a réclamé lundi 6 avril un accès des agences humanitaires au camp palestinien de Yarmouk en Syrie, en vue d’une évacuation. Assiégés notamment par l’organisation de l’État islamique (EI), 18 000 réfugiés palestiniens et civils syriens sont bloqués dans ce camp situé dans les faubourgs de Damas.

"Nous appelons à protéger les civils dans le camp à assurer un accès humanitaire à cette zone pour fournir une aide vitale" aux populations assiégées, a déclaré la présidente du Conseil de l’ONU, l'ambassadrice jordanienne Dina Kawar, à l'issue de consultations à huis clos. Elle a plaidé notamment pour "un passage sécurisé et une évacuation des civils".

Les 15 pays membres du Conseil sont prêts "à envisager les mesures supplémentaires qui pourraient être prises afin de fournir la protection et l'assistance nécessaires" aux Palestiniens de Yarmouk, a ajouté l'ambassadrice, sans donner de précisions.

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Un Observateur de France 24 raconte l'avancée de l'EI dans le camp de Yarmouk

La représentante de l’ONU a aussi rappelé des résolutions de l'organisation internationale sur la Syrie qui font obligation "à toutes les parties de lever les sièges imposés aux zones habitées" et d'y faciliter la distribution de l'aide humanitaire. Les membres du Conseil "ont condamné le plus fermement possible les graves crimes commis" à Yarmouk par l'EI et le Front al-Nosra, et ont souligné la nécessité de punir ces crimes, a souligné l'ambassadrice.

Survivre à Yarmouk avec "400 calories par jour"

Pierre Krahenbuhl, qui dirige l'Unrwa, agence onusienne chargée des réfugiés palestiniens, avait présenté lundi la situation au secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon et aux quinze membres du Conseil de sécurité. Dans son compte-rendu, celui-ci a évoqué "un situation humanitaire totalement catastrophique" dans le camp palestinien, où les habitants "survivent à peine" avec 400 calories par jour. "Ce que veulent les civils de Yarmouk, c'est tout simplement survivre. C'est aussi simple que cela", a-t-il dit.

Il a demandé au Conseil de sécurité de "réfléchir aux mesures éventuelles pour assurer l'évacuation en toute sécurité de ceux qui veulent quitter le camp", reconnaissant que la tâche était "hautement complexe dans un environnement aussi délicat et aussi dangereux que celui de Yarmouk en ce moment".

L'EI a lancé la semaine dernière une offensive sur ce camp, avec l'aide de jihadistes du Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda. Les jihadistes en contrôlent désormais une grande partie, mais dans le même temps, l'armée syrienne a renforcé son siège autour de Yarmouk et mène des raids aériens réguliers sur le camp.

Avec AFP et Reuters