Le vice-ministre des Sports iranien a annoncé samedi la levée de l'interdiction faite aux femmes d'assister à des matches de sport masculins sous certaines conditions. Cet assouplissement devrait entrer en vigueur cette année.
Les gradins des stades iraniens vont-ils enfin devenir mixtes ? L'Iran a partiellement levé l'interdiction faite aux femmes d'assister à des compétitions sportives masculines, a annoncé le vice-ministre iranien des Sports samedi 4 avril.
Cette annonce intervient après le pardon accordé par la justice iranienne à une jeune irano-britannique, Ghoncheh Ghavami, emprisonnée en juin dernier pour avoir manifesté contre cette interdiction devant un stade où devait se dérouler un match de volley-ball.
La loi islamique telle qu’elle est appliquée en Iran, interdit aux femmes d'assister à des compétitions sportives masculines. L'accès aux matches de volley, ou encore de football, leur est notamment proscrit. Officiellement, la raison invoquée est de protéger les femmes des jurons proférés par les hommes.
Des étrangères dans les stades
Le gouvernement de Téhéran avait déjà jeté un premier caillou dans la marre en janvier, en annonçant que les étrangères seraient autorisées à assister à de tels spectacles, mais que l'interdiction demeurait valable pour les femmes iraniennes.
L'assouplissement va entrer en vigueur cette année, a déclaré le vice-ministre Abdolhamid Ahmadi. Il a toutefois précisé que certains matches demeureraient strictement réservés aux spectateurs masculins en fonction du "type de sport". "Certains domaines sportifs n'intéressent pas les familles et elles n'auront pas la possibilité d'y assister", a-t-il précisé, laissant le flou persister sur l’ampleur de l’interdiction que l’Iran pourrait continuer d’appliquer au cas par cas.
Le coup de gueule de la FIFA
Cette annonce survient également après que le président de la FIFA, Sepp Blatter, eut pressé l’Iran, le mois dernier, de mettre fin à cette "intolérable" interdiction qui empêche les femmes de voir des matchs de football dans les stades du pays.
Certains responsables de la FIFA ont même affirmé que cette interdiction pour les femmes avait été un facteur décisif dans le choix du pays hôte de la Coupe d’Asie des nations de football 2019. Les Émirats arabes unis ont récemment été préférés à l’Iran pour l’organisation de cette compétition sportive.
Reuters et AP