L'analyse de la seconde boîte noire de l'A320 de Germanwings confirme qu'Andreas Lubitz a volontairement précipité la chute de l'avion, indique le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA).
Les premières analyses des l'enregistreur de paramètres de vol de l'avion de la Germanwings qui s'est écrasé le 24 mars dans les Alpes-de-Haute-Provence avec 150 personnes à bord confirment que le copilote de l'appareil, Andreas Lubitz, a volontairement précipité la chute de l'avion, a fait savoir, vendredi 3 avril, le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA).
Les enquêteurs soupçonnaient déjà un acte "délibéré" d’Andreas Lubitz, après examen de la première boîte noire qui enregistre les conversations dans le cockpit, retrouvée dans les heures ayant suivi le crash du 24 mars. L'écoute leur avait permis de déterminer que le copilote s'était enfermé dans le cockpit en l'absence momentanée du commandant de bord, et l'avait empêché d'y revenir en verrouillant la porte d'accès de l'intérieur.
La seconde boîte noire a été retrouvée jeudi par les équipes chargées de collecter les débris de l'Airbus A320 désintégré contre une paroi rocheuse des Alpes-de-Haute-Provence et de récupérer les corps des victimes, dont aucune n'est encore identifiée.
Son analyse conforte les soupçons d'acte volontaire en faisant apparaître des changements de paramétrages du pilote automatique, avec une descente de plus en plus rapide vers le massif alpin, dit le BEA. "Une première lecture fait apparaître que le pilote présent dans le cockpit a utilisé le pilote automatique pour engager l'avion en descente vers une altitude de 100 pieds puis, à plusieurs reprises au cours de la descente, le pilote a modifié le réglage du pilote automatique pour augmenter la vitesse de l'avion en descente", peut-on lire dans le communiqué du BEA, qui souhaite "établir le déroulement factuel précis du vol" qui devait relier Barcelone à Düsseldorf.
Près de 2 300 échantillons d'ADN collectés
L'enquête menée par la justice allemande, parallèlement à celle ouverte en France pour "homicide involontaire", avait également conforté la thèse d'un acte volontaire en révélant qu'Andreas Lubitz avait dissimulé un arrêt de travail qui aurait dû l'empêcher de voler le jour du crash.
Les identités des 150 victimes du crash n'ont pas encore été confirmées. Les enquêteurs ont collecté 2 285 échantillons d'ADN et isolé 150 profils différents.
Le procureur de Marseille, Brice Robin, a prévenu jeudi qu'il ne s'agirait pas forcément des passagers ou membres d'équipage. Le travail de comparaison avec les échantillons d'ADN ante-mortem commencera la semaine prochaine et devrait prendre "trois à cinq semaines", a-t-il dit.
Avec Reuters