
Des raids aériens ont touché mardi la capitale du Yémen, Sanaa. Il s'agit des bombardements les plus importants depuis le début des opérations militaires de la coalition arabe menée par l'Arabie saoudite.
La capitale du Yémen a été le théâtre de violents bombardements mardi 31 mars avant l’aube. Ce raid aérien de la coalition menée par l’Arabie saoudite s’est concentré à Sanaa sur des positions de la Garde républicaine, corps d'armée resté fidèle à l'ancien président Ali Abdallah Saleh, aujourd'hui allié aux miliciens chiites Houthis. Un dépôt de missiles aurait été touché.
"Nous avons vécu les raids les plus violents" depuis le début de l'opération, a ainsi raconté à l’AFP un habitant de Sanaa. "De fortes explosions ont résonné toute la nuit. C'était horrible. Nous n'avons pas pu fermer l'œil"."Je n'ai jamais vécu des explosions aussi violentes", a également témoignéun autre témoin. "Tous les camps de la Garde républicaine autour de Sanaa, ainsi que l'aéroport, ont été bombardés dans la nuit", a indiqué une troisième personne.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal, a réaffirmé mardi matin que l'offensive de la coalition se poursuivrait jusqu'au rétablissement de la stabilité au Yémen. "Les miliciens chiites et l'ex-président Saleh ont, avec le soutien de l'Iran, cherché à déstabiliser le Yémen et à brouiller les cartes" dans ce pays, a-t-il expliqué devant le Conseil de la Choura, réuni à Ryad. "Nous ne sommes pas des va-t-en guerre mais, dès lors que l'on bat les tambours de la guerre, nous y sommes prêts", a-t-il ajouté.
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Près de 40 morts à Aden
À Aden, dans le sud du pays, dernière place forte des forces fidèles du président Abd Rabo Mansour Hadi, une trentaine de personnes ont également été tuées dans la nuit de lundi par des tirs d’artillerie. D'après un témoin, dix combattants pro-Hadi ont également été tués par des obus qui se sont abattus sur un ensemble résidentiel proche de l'ex-résidence privée du président, aujourd'hui réfugié en Arabie saoudite. Si cette ville tombe, il s’agirait d’un revers considérable pour l’Arabie saoudite et ses alliés sunnites.
Pour empêcher les Houthis de se réarmer, les forces navales saoudiennes ont par ailleurs imposé un blocus des ports yéménites. L'objectif de la coalition, qui comprend une dizaine de pays arabes, est de dégrader et de détruire les infrastructures militaires des rebelles Houthis et de leurs alliés.
Partant de leur fief Saada, dans le Nord, les Houthis ont déferlé en septembre sur la capitale Sanaa, dont ils ont pris totalement le contrôle en février, et ont conquis des régions dans le centre, l'ouest et le sud du pays.
Avec AFP et Reuters