
La droite est sortie largement victorieuse du second tour des départementales dimanche, contrôlant désormais deux départements sur trois, face à une débâcle de la gauche. Le FN n'a finalement remporté aucun exécutif.
L'UMP et les centristes de l'UDI sont sortis vainqueurs du second tour des élections départementales en France, dimanche 29 mars. Malgré un bon score, le Front national ne remporte finalement aucun département.
Le parti de Marine Le Pen voit le Vaucluse, département en lequel il fondait ses espoirs, lui échapper, ainsi que l'Aisne. L'institut de sondages CSA lui attribue toutefois entre 44 et 54 élus départementaux, soit environ 1 % du total. Marine Le Pen s'est ainsi félicitée d'un "niveau électoral exceptionnel", d'"une étape cruciale [...] sur le chemin du pouvoir".
Selon les résultats complets compilés par l'AFP, la droite (UMP-UDI-UC-MoDem) l'a emporté dans 66 départements, alors qu’elle en détenait jusqu’à présent 40. Outre la Corrèze, terre d'élection du président Hollande, l'Ain, le Cher, l'Eure, le Jura, le Nord, la Seine-et-Marne, le Doubs, la Creuse, l'Isère, la Drôme, la Saône-et-Loire, le Territoire de Belfort, les Deux-Sèvres, les Pyrénées-Atlantiques, notamment, ont été conquis par la droite. Seule la Lozère passe à gauche. Quant au Parti communiste, il perd l'Allier, mais conserve le Val-de-Marne, son dernier bastion. Au total, ce sont 34 départements (contre 61 avant les élections) qui seront désormais dirigés par la gauche. La bascule de gauche à droite concerne 25 départements.
La droite remporterait en métropole de 1 137 à 1 157 cantons (sur 2 054), contre 776 à 796 à la gauche et 43 à 47 au Front national, selon une projection CSA. Ce deuxième tour sera suivi d'un "troisième" jeudi, lorsque les conseillers départementaux fraîchement élus désigneront les présidents des départements, un processus épineux là où les majorités sont relatives.
Gauche "trop dispersée"
"Jamais sous la Ve République, notre famille politique n'avait gagné autant de départements", s'est réjoui Nicolas Sarkozy. "C'est le mensonge et le déni, c'est l'impuissance qui ont été sanctionnés", a-t-il ajouté, ouvrant sans ambiguïté la pré-campagne pour la primaire de 2016 à droite.
Depuis Matignon, Manuel Valls a reconnu dès 20 h 05 une victoire "incontestable" de la droite républicaine et le "net recul" d'une gauche "trop dispersée". Le Premier ministre et le chef de l'État, qui espéraient limiter l'hémorragie, sont désormais sous la pression des "frondeurs", qui ont publié sans attendre dimanche soir un communiqué commun en faveur d'"un contrat de rassemblement". "Sans changements sincères dans les politiques, sans renouvellement de la pratique du pouvoir, la dispersion de la gauche sera irréversible", prédisent-ils. Le chef de l'État avait prévenu dès avant le 22 mars qu'il n'infléchirait pas la ligne politique, quel que soit le résultat, et qu'il maintiendrait Manuel Valls, bête noire de "la gauche de la gauche", à Matignon.
Ce scrutin marque une quatrième défaite consécutive de l'exécutif pour un scrutin intermédiaire, après les municipales, les européennes, les sénatoriales et avant le dernier test pré-présidentielle de 2017, celui des régionales en décembre. Dimanche soir, le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux, a pourtant estimé que la défaite du PS aux départementales constituait un "échec sérieux" mais pas "historique".
Avec AFP et Reuters
Élections départementales : les Français de retour aux urnes