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La police tunisienne a arrêté jeudi 23 personnes, suspectées d'avoir participé à l'attaque contre le musée du Bardo. Le président Béji Caïd Essebsi avait appelé la veille les Tunisiens à participer à la marche "contre le terrorisme" prévue dimanche.

La Tunisie a estimé jeudi 26 mars avoir démantelé l'essentiel de la "cellule terroriste" responsable de l'attaque contre le musée du Bardo, même si au moins quatre suspects sont toujours en fuite.

"Vingt-trois personnes, dont une femme, qui constituaient une cellule terroriste ont été arrêtées", a dit le ministre de l'Intérieur, Najem Gharsalli, lors d'une conférence de presse, faisant état du démantèlement de "80% de cette cellule" impliquée dans l'attaque du musée.

Toutes les personnes arrêtées sont des Tunisiens. Deux Marocains, un Algérien et un Tunisien sont en fuite. Ce dernier, Maher Ben Mouldi Gaidi, est accusé d'avoir fourni les armes automatiques aux deux tireurs qui ont abattu 22 personnes dont 21 touristes étrangers et un policier.

Le ministre a en outre précisé que "l'opération terroriste a été dirigée par le terroriste Lokmane Abou Sakhr", un chef jihadiste de nationalité algérienne considéré comme l'un des dirigeants de Okba Ibn Nafaa, le groupe jihadiste affilié à Al-Qaïda, qui est pourchassé par l'armée depuis plus de deux ans dans les montagnes frontalières de l'Algérie.

À ce titre, le ministère a remis en cause la revendication de l'organisation de l'État islamique (EI), estimant que ses rivaux d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont en réalité commis l'attaque.

"Pour faire la propagande, la publicité, c'est l'État islamique qui a loué cet acte. Mais sur le terrain c'était Okba Ibn Nafaa, qui appartient à Al-Qaïda au Maghreb islamique, qui a organisé et commis ce crime", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mohamed Ali Aroui. Aqmi n'a pas remis en cause la revendication de l'EI, la première en Tunisie.

Selon le ministre de l'Intérieur, les 23 suspects arrêtés se divisent en plusieurs groupes chargés de superviser, de planifier, d'assister à la logistique et d'exécuter l'attaque. Ils doivent être présentés jeudi à la Justice, a dit M. Gharsalli, sans plus de précisions.

Enfin, le ministre, qui a montré des extraits de vidéos de l'assaut des forces spéciales qui ont tué les deux assaillants armés, a indiqué que huit touristes avaient été abattus à la descente de leur bus devant le musée et 12 autres à l'intérieur du bâtiment.

"Volonté de combattre le terrorisme"

La présidence tunisienne a décidé d'organiser une marche internationale "contre le terrorisme" à Tunis dimanche, sur le modèle de celle qui avait eu lieu à Paris après les attaques contre le journal Charlie Hebdo et un supermarché casher. Le chef de l'État français, François Hollande a d'ores et déjà annoncé sa venue.

"Après cette tragédie que nous avons tous supportée avec patience et courage [...], nous avons décidé que dimanche 29 mars nous allions organiser une grande marche populaire", a déclaré le président tunisien dans une brève allocution télévisée le mercredi 25 mars."J'adresse un appel à toutes les Tunisiennes et tous les Tunisiens, jeunes, adultes, enfants à [...] participer à cette marche pour exprimer la force de la Tunisie et sa volonté de combattre le terrorisme", a-t-il ajouté.

Réouverture du musée du Bardo

Six jours après l'attaque, une cérémonie de réouverture s'est tenue mardi au musée national du Bardo.

Des milliers de Tunisiens, brandissant des drapeaux nationaux et des pancartes avec les mots "Visitez la Tunisie", se sont massés derrière les barrières aux abords du musée, où des dignitaires invités, sous haute sécurité, à une réouverture symbolique, en présence d'un orchestre qui a joué dans le hall.

Le Bardo, dont les pièces couvrent plus de 3 000 ans d'histoire, devrait rouvrir au grand public au cours du week-end.

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Le musée du Bardo a réouvert symboliquement ses portes mardi 24 mars
Attentat contre le musée du Bardo : la police tunisienne arrête 23 suspects

Avec AFP et Reuters