
Les autorités marocaines ont annoncé avoir démantelé une cellule de militants islamistes qui voulaient créer un groupe affilié à l'organisation de l'État islamique. Cette cellule aurait fait transiter des armes par Melilla, au nord du pays.
Le Maroc a effectué dimanche 22 mars une opération antiterroriste au cours de laquelle des policiers ont démantelé une cellule de militants islamistes qui s’apprêtaient à frapper au nom de l'organisation de l'État islamique (EI).
Les membres de cette cellule sont "au nombre de 13 et sont âgés de 19 à 37 ans. La plupart d'entre eux n'ont pas dépassé le niveau d'études primaires", a déclaré à l’AFP Abdelhak Khiame, directeur du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), qui se trouve à Salé, près de Rabat.
Les autorités ont saisi "440 cartouches, six pistolets et 31 menottes, ainsi que du matériel électronique" dans une cache près d'Agadir (sud), a-t-il ajouté en conférence de presse, expliquant que les armes ont transité par l'enclave espagnole de Melilla, "selon les premiers résultats de l'enquête".
"Il n'a pas encore été établi si (les personnes interpellées) sont liées à des cellules en Europe", a précisé le directeur du BCIJ. Ces personnes avaient été espionnées par les autorités "durant plus de cinq mois" grâce aux efforts de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) dont dépend le BCIJ, sans l'implication des services de sécurité espagnols.
Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur a expliqué que les membres de ce réseau ayant prêté allégeance à l'EI prévoyaient au préalable "de mener des attaques contre des éléments sécuritaires pour s'emparer de leurs armes". Ils s'activaient également "dans le recrutement et l'envoi, via un financement étranger, de jeunes marocains" en Syrie et en Irak pour combattre au côté du groupe jihadiste, qui contrôle de larges pans de territoires dans ces deux pays.
Selon les chiffres officiels, 1 354 ressortissants du royaume sont allés rejoindre des groupes armés en Syrie et en Irak. Parmi eux, 286 ont été tués, 220 sont rentrés au Maroc et ont été incarcérés.
Le Maroc a été visé dans le passé par plusieurs attentats à la bombe, le dernier en date en avril 2011 à Marrakech (17 morts dont huit Français).
Avec AFP et Reuters