Alors que les négociations à Lausanne peinent à accoucher d'un accord sur le nucléaire iranien, John Kerry a rappelé samedi qu'il n'y aurait aucune précipitation. Le président Rohani, lui, a affirmé que tout était encore "possible".
Le bras de fer se poursuit sur le dossier du nucléaire iranien. Après une semaine de négociations avec l'Iran à Lausanne, le secrétaire d'État américain John Kerry a vanté, samedi 21 mars, "l'unité" des grandes puissance sur le dossier nucléaire iranien. Le chef de la diplomatie américaine a assuré que Washington "ne se précipitait pas" pour sceller un accord.
"Je souligne que nous sommes unis dans notre objectif, approche et détermination pour faire en sorte que le programme de l'Iran soit pacifique. Cette union a continué de jouer un rôle central", a insisté John Kerry à Lausanne, sur fond de rumeurs de tensions au sein du groupe 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni, Allemagne), où Paris est considéré comme le plus intransigeant face à Téhéran.
"Nous ne voulons pas n'importe quel accord (...) Nous ne nous précipitons pas", a martelé le chef de la diplomatie américaine. Des diplomates européens ont exprimé ces dernières semaines leur scepticisme quant à la volonté prêtée aux États-Unis de conclure au plus vite un règlement sur le programme nucléaire controversé de Téhéran. "Il est temps de prendre des décisions difficiles. Nous voulons le bon accord qui rende le monde, les États-Unis et leurs plus proches alliés et partenaires, plus sûrs et plus en sécurité", a insisté John Kerry dans une courte déclaration à la presse.
Pour Rohani, un accord est toujours "possible"
De son côté, le président iranien Hassan Rohani a affirmé samedi qu'il n'existait "rien qui ne puisse être résolu" et qu'un accord était "possible" sur le dossier nucléaire. "Dans cette série de négociations (à Lausanne, NDLR), il y avait des différences sur certaines questions (mais) des points de vue communs ont émergé qui peuvent être la base d'un accord final", a affirmé Hassan Rohani, cité par l'agence officielle Irna, tout en ajoutant que "sur certains points, des désaccords persistent". "Lorsque les deux parties veulent conclure un accord, cela veut dire qu'elles doivent accepter une pression supplémentaire, car les derniers pas sont toujours difficiles", a-t-il ajouté.
Mohammad Javad Zarif, qui dirige l'équipe iranienne de négociateurs, a fait également part de son optimisme. "Nous devons retourner mercredi à Genève pour poursuivre et finaliser les détails" en vue d'un accord final sur le dossier nucléaire, a écrit le ministre sur sa page Facebook.
Compte à rebours avant la date butoir du 31 mars
L'Iran et les États-Unis avaient annoncé la reprise des négociations internationales à partir du 25 mars, pour tenter de sceller un accord avant l'échéance du 31 mars. John Kerry a réaffirmé qu'il serait de retour à "Lausanne la semaine prochaine", sans être plus précis.
Le chef de la diplomatie américaine doit arriver samedi après-midi à Londres pour consulter ses homologues français, allemand et britannique.
Les grandes puissances et Téhéran font tout pour trouver d'ici fin mars un accord de principe dit "politique" qui garantirait que l'Iran n'ait jamais la bombe atomique, en échange d'une levée des sanctions. Ils se sont ensuite donné jusqu'au 30 juin-1er juillet pour finaliser tous les détails techniques d'un texte complet.
Avec AFP